LaREM: la piste d'un duo pour remplacer Castaner à la tête du parti

- - JEFF PACHOUD / AFP
L'arrivée de Christophe Castaner, jusqu'ici délégué général de La République en marche, au ministère de l'Intérieur a laissé un grand vide à la direction du mouvement. Certes, vendredi dernier, le Bureau exécutif du parti a propulsé Philippe Grangeon, un communicant proche d'Emmanuel Macron, à son siège, mais il ne s'agit que d'une solution intérimaire. Pour savoir qui sera chargé de seconder la parole présidentielle de façon pérenne, en s'emparant durablement de la fonction de délégué général de La République en marche, il faudra attendre le 1er décembre prochain et le vote du Conseil national. Et visiblement, si le nom de Marlène Schiappa est revenu avec insistance au moment d'évoquer les favoris dans cette course partisane, elle n'a pas, selon nos informations, les faveurs des cadres qui ne veulent plus d'un patron ayant un pied au gouvernement. Ou alors, il lui faudra composer.
Changement de saison
Christophe Castaner a pu conduire LaRem pendant près d'un an en conservant son secrétariat d'Etat aux Relations avec le Parlement, mais le cumul n'est apparemment plus de saison. La chose est donc de nature à contrarier les plans de celle qui est toujours secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes. Désormais président du groupe LaRem à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre n'a d'ailleurs pas caché son inclination ce lundi sur notre plateau:
"A titre personnel, je ne prendrai parti pour aucun candidat, je suis président du groupe, et je n'ai pas vocation à prendre parti, mais je pense que c'est une bonne chose si le ou la future déléguée générale est totalement dédié à sa tâche, et donc qu'il ne soit pas ministre".
Faut-il vraiment choisir?
Marlène Schiappa a déjà eu l'occasion de mesurer ces difficultés. D'après des éléments que nous avons recueillis, elle a organisé ce dimanche midi un déjeuner dans un restaurant du nord de Paris, avec des figures de la "Macronie" comme le sénateur François Patriat et Jean-Marc Borello, membre du bureau exécutif. Etaient surtout présents Stanislas Guérini et Pierre Person, tous deux députés élus à Paris, ou encore l'ancien ministre de l'Agriculture, tout juste débarqué, Stéphane Travert. Le plan de table est d'autant plus instructif que ces trois derniers noms sont au nombre des candidats potentiels à la tête de La République en Marche.
Il n'est pas certain toutefois que le Conseil national ait à opérer un choix. Dans ses statuts, La République en marche n'oublie pas le pluriel au moment de mentionner la délégation générale:
"Le ou les délégués généraux mettent en œuvre les décisions prises par les différentes instances. Ils sont au premier chef responsables de l’animation de la vie politique et intellectuelle du mouvement."
Et les principaux intéressés le gardent à l'esprit. Ce dimanche, à table, Pierre Person et Stanislas Guérini ont chacun proposé à Marlène Schiappa de former un ticket pour tenir les rênes de LaRem. L'idée d'un triumvirat est même évoquée, Pierre Person admettant auprès de BFMTV.com que des discussions sont en cours autour de "solutions collectives". A l'évidence, le jeu reste ouvert.