Castaner, Girard, Walter, Durbec, Castel: les législatives se préparent dans la seconde circonscription des Alpes-de-Haute-Provence

Des électeurs attendent pour voter dans un bureau de vote. - Loic VENANCE © 2019 AFP
Ce sont deux dates cochées sur le calendrier de nombreux élus locaux: 12 et 19 juin 2022. Les élections législatives auront lieu dans tout juste sept semaines. Et même s’il a été réélu ce dimanche pour un second quinquennat, le président de la république Emmanuel Macron sait que chaque circonscription de France comptera dans la course à l’obtention d’une majorité à l’Assemblée Nationale. État des lieux dans la seconde circonscription des Alpes-de-Haute-Provence.
• Castaner, figure de la Macronie
Il est l’un des plus fidèles lieutenants du président Emmanuel Macron. Christophe Castaner est, sans surprise, candidat à sa propre succession sur la deuxième circonscription (Manosque-Sisteron-Forcalquier-Ubaye) des Alpes-de-Haute-Provence.
Ancien maire de Forcalquier, devenu porte-parole du gouvernement puis ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner est l’un des marcheurs les plus visibles de ces cinq dernières années. Et forcément l’un des plus ciblés par les critiques. Les récents gros scores du Rassemblement national et de La France insoumise dans son fief de Forcalquier inquiètent son entourage.
"En plus du 'Tout sauf Macron', il doit affronter le 'Tout sauf Castaner'. Franchement, il y a un coup à faire" jure un détracteur du député sortant.
Comme suppléante, on devrait retrouver l’ubayenne Elisabeth Jacques. En privé, comme en public, Christophe Castaner ne manque pas d’éloges lorsqu’il évoque la maire de La Condamine-Châtelard.
• A droite, Pascal Antiq "en phase de réflexion"
Face au député sortant, la droite semble plus désunie que jamais. Pascal Antiq, conseiller municipal de Manosque et vice-président de la DLVA, est investi par Les Républicains.
En déclarant voter blanc au second tour de la présidentielle, on voit mal comment l’avocat de métier pourrait se retirer du jeu pour favoriser la réélection de Christophe Castaner. Même en cas d’accord entre les Marcheurs et les Sarkozystes. "Pour le moment, je n’ai pas pris ma décision. Je suis toujours en phase de réflexion. Mais il y a des chances que je sois candidat" réagit l’intéressé sur BFM DICI.
• Deux candidats pour l'extrême droite?
A l’extrême droite, c’est Christian Girard qui représentera le Rassemblement national, comme en 2017. L’actuel conseiller régional d’opposition, et membre de l’opposition au conseil municipal de Manosque, assure "vouloir y retourner".
Mais à soixante-dix ans, il n’exclut pas de se ranger derrière quelqu’un de plus rassembleur. Jean-Claude Castel? Christian Girard ne dit pas "non". Les deux hommes s’entendent bien.
Le maire de Corbières rêve d’une revanche face à Christophe Castaner, après son face à face raté au second tour des législatives en 2012.
"Jean-Claude veut être le candidat de la droite. Celle qui va des Républicains jusqu’à Zemmour. Là, il aurait clairement une belle carte à jouer" souffle-t-on dans l’entourage du président du SDIS 04.
Mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Stéphane Durbec, par exemple, ne voit pas en Jean-Claude Castel un candidat naturel de toute la droite. Le conseiller municipal d’opposition à Céreste sera candidat Reconquête sur la deuxième circonscription. Durant de longues semaines, l’ancien conseiller régional du Front national a parcouru toute la France afin d’obtenir des parrainages pour Éric Zemmour. Il croit en ses chances et mise sur un accord de parti RN-Reconquête qui pourrait lui être favorable. "Le constat est simple. Si nous faisons l’union à droite, nous battons Castaner. Sinon, c’est la gauche qui le fera" explique Stéphane Durbec à BFM DICI.
• Vers un "pacte de non-agression" à gauche?
La gauche, justement, avance discrètement mais surement. Le candidat tout trouvé pour l’Union populaire se nomme Léo Walter. Candidat en 2017, il s’était illustré en tenant la dragée haute à Christophe Castaner, pourtant indéboulonnable à l’époque. Le gros score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour dans les Alpes-de-Haute-Provence lui donne une vraie légitimité.
"Je suis le chef de file de la France insoumise sur cette circonscription. Mais notre objectif, c’est de rassembler autour de l’Union populaire pour défendre l’Avenir en commun. On peut imaginer une alliance ou au moins un pacte de non-agression. En tout cas, nous respecterons les décisions issues des échanges nationaux" promet Léo Walter.
Arrivera-t-il à fédérer autour de lui? Le Parti socialiste a déjà investi Louis Estelle. Les communistes pourraient aussi y aller seuls. Europe-Écologie-les-Verts envisage également de présenter un candidat. Sauf si un accord national est acté entre les forces de gauche. La France insoumise pourrait s’engager à ne pas présenter de candidat sur la première circonscription face à Delphine Bagarry en échange d’un renvoi d’ascenseur sur la seconde.
A noter aussi la candidature du Gilet Jaune Laurent Vicente.