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La France Insoumise

"Sa personne est sacrée, la République c'est elle": Jean-Luc Mélenchon apporte son soutien à Rima Hassan retenue en Israël

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Le chef de file de La France insoumise (LFI) a dénoncé ce mercredi 11 juin le comportement "indigne" de ministres qui "dénoncent l'activité des élus" alors que l'eurodéputée Rima Hassan, encore retenue en Israël, doit être expulsée demain vers la France.

Un acte de "piraterie". Jean-Luc Mélenchon, présent à Rouen pour un meeting, a évoqué la situation de l'eurodéputée Rima Hassan, membre de la France insoumise et actuellement retenue en Israël. La militante française pro-Palestine ainsi que d'autres personnes ont été arrêtées par les autorités israéliennes après que celles-ci ont intercepté dans la nuit de dimanche à lundi leur navire humanitaire parti pour "briser le blocus israélien" de Gaza.

"À 180 kilomètres de la côte de Gaza, vous n'êtes pas chez vous monsieur Netanyahu. Vous êtes en pays palestinien", a réagi Jean-Luc Mélenchon ce mercredi soir.

"Personne n'est entré illégalement sur le territoire d'Israël pour la raison que peut-être, et ce n'est pas sûr, ils voguaient dans les eaux palestiniennes. Je dis peut-être parce que le cas le plus sûr, c'est que c'étaient les eaux internationales", a-t-il poursuivi.

Un rassemblement samedi à Paris

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé ce mercredi 11 juin que les quatre militants français encore retenus en Israël seront expulsés jeudi et vendredi. "Gaza n'a pas besoin d'une opération de communication de Rima Hassan, Gaza a besoin d’aide humanitaire. Immédiate, massive et sans entrave", a-t-il écrit sur X, dénonçant ensuite à l'Assemblée nationale "les gesticulations de madame Rima Hassan" et "son instrumentalisation de la souffrance des Gazaouis".

Le Premier ministre François Bayrou a pour sa part dénoncé une "instrumentalisation à laquelle nous ne devons pas nous prêter".

"La personne de madame Rima Hassan, parce qu'elle est députée du peuple français, sa personne est sacrée. La République c'est elle", leur a répondu Jean-Luc Mélenchon ce mercredi soir, "pas vous qui n'avez été élus par personne, pas vous qui convoquez des élections dont vous ne reconnaissez pas le résultat".

"Quand vous dénoncez l'activité des élus, vous vous comportez d'une manière indigne", a-t-il ajouté.

Mathilde Panot, Manuel Bompard et Manon Aubry avaient demandé une audience "de toute urgence" à Emmanuel Macron, dénonçant l'interception "illégale" du voilier de la Flottille de la Liberté. Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs appelé à un nouveau rassemblement place de la République à Paris en soutien à la Palestine ce samedi 14 juin.

Au total, 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais étaient partis d'Italie le 1er juin à bord du voilier affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté pour "briser le blocus israélien" de Gaza. Mais la marine israélienne l'a finalement arraisonné.

Quatre d'entre eux - la Suédoise Greta Thunberg, deux Français et un Espagnol - ont accepté d'être expulsés. Le médecin-hospitalier Baptiste André est lui arrivé à Marseille mercredi soir, assurant auprès de La Marseillaise: "on ne s'arrêtera pas tant que l'intégralité de nos amis et collègues ne seront pas libérés".

Depuis le début de la guerre, plus de 55.104 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués par l'armée israélienne selon les chiffres du ministère de la santé du Hamas jugés fiables par l'ONU. L'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 avait coûté la vie à 1.219 Israéliens, surtout des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV