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La France Insoumise

Parcoursup: La France insoumise dépose une proposition de loi pour supprimer la plateforme

La phase d'admission complémentaire de Parcoursup débute mercredi 11 juin à 14H00 et durera jusqu'au 11 septembre - en photo, une page du site web de la plateforme le 15 janvier 2025

La phase d'admission complémentaire de Parcoursup débute mercredi 11 juin à 14H00 et durera jusqu'au 11 septembre - en photo, une page du site web de la plateforme le 15 janvier 2025 - Anna KURTH © 2019 AFP

Les députés insoumis espèrent mettre fin au système d'orientation des lycéens dont le fonctionnement leur apparaît trop inégalitaire. La mesure n'a cependant guère de chance d'aboutir. Le gouvernement a promis des "évolutions" mais refuse de revenir en arrière.

Toujours sous le feu des critiques. Sept ans après le lancement de la plateforme Parcoursup, La France insoumise a annoncé déposer ce mardi 8 juillet une proposition de loi pour "l'abroger" et "restaurer un droit d'accès à l'enseignement supérieur pour tous les titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme équivalent".

Lancé par Jean-Michel Blanquer alors ministre de l'Éducation nationale, Parcoursup est le nom du système chargé d'orienter les lycéens après leur terminale. Il remplace la plateforme Admission post-bac (APB) qui pouvait parfois sélectionner les élèves par tirage au sort ou par ordre d'arrivée des inscriptions.

Critiqué par LFI depuis des années

Mais Parcoursup est accusé par certains élèves et politiques d'accentuer la sélection et la pression scolaire alors que la sélection entre les élèves se fait sur leurs bulletins de première et de terminale. Les futurs étudiants peuvent également se sentir perdus face au foisonnement de l'offre proposée sur la plateforme. On en compte pas moins de 21.000. Quant au mode de sélection, fait en partie par des algorithmes, il est souvent jugé trop opaque.

De quoi pousser LFI à dénoncer Parcoursup depuis son lancement lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. L'un des contempteurs de la réforme, Louis Boyard, alors syndicaliste étudiant, est d'ailleurs devenu député insoumis en 2022 avant d'être réélu en 2024.

L'annonce du dépôt de cette proposition de loi ne doit rien au hasard alors que les députés ne siégeront plus dans l'hémicycle à partir de vendredi pour cause de vacances parlementaires. La fin de la phase d'admission principale de Parcoursup aura lieu en fin de semaine.

"Le groupe de la France insoumise apporte tout son soutien aux bacheliers et aux jeunes ainsi qu'à leurs familles dans ce moment qu'on sait anxiogène", a expliqué ce mardi la députée LFI Marie Mesmeur lors d'un point presse.

Pour le gouvernement, "une plateforme fiable"

La proposition de loi des insoumis, qui devrait probablement être débattue lors de la niche parlementaire du parti à l'automne prochain quand il a la main sur l'agenda parlementaire, n'a cependant guère de chance d'être adoptée.

On sait déjà que le gouvernement ne soutiendra pas la mesure. François Bayrou a certes reconnu que des "questions" pouvaient se poser autour de Parcoursup lors de son discours de politique générale en janvier dernier. Mais le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste a fermé la porte à une éventuelle remise en cause du dispositif.

"C'est une plateforme qui est fiable, qui est efficace", a ainsi asséné cet ancien président du centre national des études spatiales.

"Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'elle ne doit pas évoluer, qu'elle ne doit pas bouger. Elle doit prendre en compte les réalités des territoires, intégrer les besoins ou le ressenti aussi des élèves, des familles", a cependant reconnu Philippe Baptiste.

Une suppression très improbable

Quant au socle commun qui soutient très largement Parcoursup, on l'imagine mal voter en faveur de l'abrogation de la plateforme d'orientation. Le Rassemblement national veut, lui, "améliorer" l'outil sans le faire disparaître.

Ce n'est pas la première fois qu'une proposition de loi pour faire évoluer Parcoursup est déposée. En octobre 2022, le groupe des députés communistes avait déposé un texte pour "atténuer les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur générées" par la plateforme. Elle n'a jamais été débattue dans l'hémicycle.

Parmi les conséquences liées Parcoursup, on trouve notamment l'explosion des écoles privées qui propose des formations qui ne nécessitent pas de passer par la plateforme. L'enseignement offert dans ces établissements pose cependant question.

Marie-Pierre Bourgeois