Manuel Bompard menace Sébastien Lecornu d'une motion de censure s'il ne demande pas la confiance de l'Assemblée

À peine arrivé et déjà censuré? Si le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, ne sollicite pas un vote de confiance de l'Assemblée nationale, La France insoumise déposera une motion de censure spontanée contre son gouvernement, a prévenu ce mercredi 10 septembre le coordinateur du mouvement Manuel Bompard sur RMC-BFMTV.
"Un gouvernement, c'est l'usage de la Constitution, quand il vient d'arriver, il demande la confiance", a-t-il déclaré. Lorsqu'un nouveau gouvernement entre en fonction, le Premier ministre prononce une déclaration de politique générale devant les députés. Il peut, à l'issue de cette déclaration, engager la responsabilité de son gouvernement en demandant un vote de confiance.
C'est ce qu'ont fait beaucoup de Premiers ministres sous la Ve République. Mais le chef du gouvernement n'est pas obligé de solliciter ce vote et certains n'y ont pas eu recours au moment de leur prise de fonctions, notamment depuis l'absence de majorité absolue à la suite des législatives de 2022.
Michel Barnier, Gabriel Attal et Élisabeth Borne, qui ne disposaient que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale, s'étaient passés de ce vote de confiance.
Manuel Bompard dénonce une "provocation"
Si Sébastien Lecornu ne demande pas la confiance de l'Assemblée, "dès le premier jour de la session parlementaire à l'Assemblée nationale, nous déposerons une motion de censure sur la base de l'article 49.2 de la Constitution", a dit Manuel Bompard. Il y voit "une manière de demander un vote de confiance si Monsieur Lecornu ne veut pas de vote de confiance".
Si cette motion de censure était votée par l'ensemble de la gauche et le Rassemblement national, elle renverserait le gouvernement du nouveau Premier ministre.
"Évidemment, nous proposerons aux autres députés de gauche de déposer avec nous cette motion de censure", a précisé Manuel Bompard.
Le député des Bouches-du-Rhône voit dans la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre "une provocation". "Monsieur Macron n'a rien trouvé de plus intelligent à faire que de renommer une personne qui a été membre de tous ses gouvernements depuis 2017", a-t-il dénoncé. "Ça fait maintenant à deux reprises que l'Assemblée nationale a censuré ses gouvernements et il continue dans la même direction".
"Monsieur Barnier est tombé sur la base d'une motion de censure déposée en vertu de l'article 49.3 de la Constitution. Monsieur Bayrou est tombé, après avoir demandé un vote de confiance, sur l'article 49.1 de la Constitution. Et là encore, j'ai l'impression que Monsieur Macron veut faire le tour de tous les articles de la Constitution, et peut-être que Monsieur Lecornu tombera sur la base de l'article 49.2 de la Constitution", a étayé le bras droit de Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV et RMC.