Algérie: Éric Coquerel estime que la France est "en train de faire une faute historique"

"Une bêtise rare et une faute historique". Le député insoumis Éric Coquerel fustige ce mercredi 26 février sur BFMTV-RMC l'attitude de la France vis-à-vis de l'Algérie, alors que les tensions sont criantes depuis plusieurs mois entre les deux pays.
Dans son viseur: plusieurs personnalités politiques. À commencer par Emmanuel Macron, qui a pris position cet été en faveur de la souveraineté marocaine au Sahara-Occidental, alors que l'Algérie soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario dans ce territoire disputé. Mais aussi Gérard Larcher, le président LR du Sénat, qui s'est rendu sur place ce mardi pour "inacarner la position française sur le dossier du Sahara occidental", celle de "la souveraineté marocaine".
"Ce sont des choses qui, évidemment, sont vécues par Alger comme une provocation", dénonce Éric Coquerel, appelant la France à "faire attention à ne pas ouvrir des cicatrices et à finalement agir encore en tant que puissance néocoloniale."
"Baisser d'un ton"
L'élu de Seine-Saint-Denis cible également Bruno Retailleau. "Je crois que monsieur Retailleau ne se rend pas compte que la colonisation c’est fini. Ce n’est pas le ministre de l’Intérieur français qui gère les relations avec l’Algérie", dénonce-t-il.
Le patron de la place Beauvau s’est dit prêt ce week-end à entrer dans un "rapport de force avec l'Algérie", alors qu’Alger a refusé de reprendre l'un de ses ressortissants sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avant qu'il ne tue un homme et en blesse sept autres dans une attaque au couteau samedi à Mulhouse.
Avant cela, il avait jugé que la France était "humiliée" par l’Algérie lorsque ce pays a refusé l’entrée sur son territoire d’un influenceur algérien expulsé de France.
Éric Coquerel l’enjoint à "baisser d’un ton". "Que monsieur Retailleau se calme, c'est à monsieur Barrot (le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, NDLR) et à la diplomatie française de se mettre au travail", dit celui qui est également président de la commission des finances à l’Assemblée nationale.
"Fond raciste"
Ce même Jean-Noël Barrot a indiqué ce mardi que la France avait pris des "mesures de restriction de circulation et d'accès au territoire national pour certains dignitaires algériens". Ce qui ne convainc guère Éric Coquerel. "Tout cela à mon avis ce sont uniquement des déclarations pour du vent, comme souvent avec la diplomatie française sous Macron", cogne-t-il.
Si LFI était au pouvoir, "je pense que l'un des premiers voyages que nous devrions faire, c'est d'aller à Alger" pour renouer des "liens basés d'égal à égal", avance l'insoumis, se distinguant du "rapport qu'utilise monsieur Retailleau avec un fond raciste qui est le sien".
Et d'insister: "Mélanger la question de l’immigration, des OQTF et des rapports avec l’Algérie (...) ce n’est pas ça qui peut régler le problème."