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Politique

Hollande "reste un mystère" même pour ses conseillers

Le président de la République, François Hollande, le 28 octobre 2016.

Le président de la République, François Hollande, le 28 octobre 2016. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP POOL / AFP

Le livre Un Président ne devrait pas dire ça... est sorti il y a maintenant trois semaines, mais les polémiques et les désaveux ne faiblissent pas. Depuis nombre de ministres, souvent sous couvert d'anonymat, ont fait part de leur désarroi. Aujourd'hui, même ses conseillers se répandent dans la presse, admettant que, pour eux, François Hollande "restera un mystère jusqu'au bout".

Un "suicide politique" pour Manuel Valls, un "problème d'incarnation" pour le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, des questions "sur sa volonté à être candidat" du côté du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis... depuis trois semaines et la parution le 12 octobre de l’ouvrage des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ministres et ténors de la majorité les proches du Président font part de leur doute quant à la candidature de François Hollande pour 2017. C'est maintenant au tour des conseillers de l'Elysée de quitter le navire et de se répandre dans la presse. 

“Hollande restera pour moi un mystère jusqu’au bout”, confie ainsi un conseiller dans Le Figaro.

Selon le quotidien, ils sont une douzaine de conseillers à avoir abandonné le Président. Parmi eux, Isabelle Sima, sa fidèle chef de cabinet depuis 2012. Dans son sillage, son adjoint Christophe Pierrel et la conseillère pour le sport, Nathalie Ianetta. “On a fait un bus” plaisante un autre ex-conseiller, soulagé d’être parti.

Et les conseillers ne sont pas les seuls à déserter une île ravagée.

Manuel Valls comme un phare dans la tempête 

Mercredi matin dans le journal l’Opinion, Christian Bataille, député de la 12e circonscription du Nord, dans les traces de Pierre Mauroy, estime que “Manuel Valls est le mieux placé pour incarner le courant socialiste en 2017. Pour le député légitimiste, si le Parti socialiste est toujours en capacité de rassembler, ce n’est plus autour de la candidature de François Hollande.

Le député de Gironde, Gilles Savary, voit lui aussi en la figure du Premier ministre le sauveur de la gauche socialiste.

“C’est un soulagement pour beaucoup d’élus de constater qu’il y a cette alternative”, confie-t-il dans les colonnes de l’Opinion.

“Hollande est seul, comme Narcisse” rapporte un autre ministre dans le Figaro, “il a construit sa solitude pour ne voir que lui dans la flaque et s’y noyer”.

La future équipe de campagne du Président se réduit à peau de chagrin. Une campagne autour de laquelle les fidèles Julien Dray et Vincent Feltesse cherchent à créer l'ébullition. Son conseiller communication, Gaspard Gantzer, reste lui aussi fidèle au poste. 

Prise de température et salade de rillauds 

En attendant de faire part de sa candidature, entre le 1er et le 15 décembre, François Hollande quitte son trône élyséen et sonde le terrain. 

Après Lens mardi, il sera en Normandie jeudi pour quatre étapes, puis à la Rochelle le mardi suivant. Les déplacements hors caméras vont aussi être favorisés. “Ce sera un mélange de présidentialité et d’hyperproximité” détaille un de ses stratèges au Figaro.

“La sphère parisienne est contre lui, mais il gagnera en s’appuyant sur les territoires, en faisant de la proximité et de la communication directe” se persuade un autre fidèle.

Ce samedi à Angers, le président a déjeuné avec une douzaine de dirigeants socialistes au domicile du député Luc Belot. Au menu, salade de rillauds, hachis parmentier et prise de température quant à un deuxième quinquennat hollandais.

Ces derniers jours, le Président a aussi rencontré les ministres qui lui restent fidèles: Najat Vallaud Belkcaem, Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll, et Audrey Azoulay.

Marine Henriot