BFMTV
Politique

Dray et Feltesse à la manoeuvre pour sauver le soldat Hollande

Le président de la République, François Hollande, le 22 octobre 2016.

Le président de la République, François Hollande, le 22 octobre 2016. - Thomas SAMSON / POOL / AFP

Après les confidences de François Hollande dans le livre Un Président ne devrait pas dire ça... , l'avenir électoral du chef de l'Etat paraît de plus en plus sombre. Deux hommes restent à ses côtés pour redonner un souffle à une campagne qui ne dit son nom, Julien Dray et Vincent Feltesse.

Ils sont parmi les derniers à y croire. Mais ils occupent des postes stratégiques pour un François Hollande en campagne. Ils, ce sont Vincent Feltesse, chargé des relations avec les élus et Julien Dray, conseiller régional socialiste d’Ile de France. François Hollande compte sur ses deux fidèles pour mobiliser les réseaux de la société civile -des universitaires, des personnalités du monde de la mode ou de la culture ou encore des entrepreneurs-, selon le journal Le Figaro. Concrètement, ces deux personnages sont chargés de motiver les troupes, qui devraient se réunir fin novembre autour de la candidature du chef de l'Etat.

Des troupes affaiblies, après les confidences chocs du président de la République aux deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dans le livre Un Président ne devrait pas dire ça… . Ce lundi sur France Inter, un de ses plus fidèles soutiens, le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a paru faire défection. Le Premier secrétaire du PS a jugé que Manuel Valls, actuellement Premier ministre, était l’un des “présidentiables” du Parti socialiste, ajoutant que “c’est celui sûrement qui a aujourd’hui le plus de possibilités”.

Et il n’est pas le seul à souffrir de pyrrhonisme en Hollandie. Claude Bartolone, président PS de l’Assemblée nationale, avoue avoir des doutes quant à la volonté de candidature du Président, il en va de même pour Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le parlement qui lui demande de s’expliquer devant les Français.

Ancien militant trotskiste 

Julien Dray, c’est cet ancien militant trotskiste qui rejoint le Parti socialiste en 1981. Ancré à la gauche de la gauche dans les années 80, il fonde avec Jean-Luc Mélenchon le courant Nouvelle école socialiste, qui s’oppose à l’ouverture vers le centre du second gouvernement Rocard. Le temps passe et l’ex-trotskiste chavire, il se ralliera finalement à la cause de François Hollande en 2003, peu avant le Congrès de Dijon, censé marquer la reconstruction du Parti après la défaite de Lionel Jospin face au frontiste Jean-Marine Le Pen lors du premier tour de la présidentielle en 2002.

Julien Dray croit au changement. En se ralliant à la Nouvelle Alliance Populaire de Jean-Christophe Cambadélis, il se dit prêt à changer “tout”. “Cela veut dire que, peut-être même, à un moment ou à un autre, se posera la question de notre nom. Mais il ne faut pas le précipiter” déclare en juin le co-fondateur de SOS Racisme.

Et le changement c’est maintenant, Julien Dray y croit encore. Invité sur Radio J ce dimanche, il a confirmé espérer que François Hollande brigue un nouveau mandat, au nom de l’unité de la gauche et parce que les difficultés actuelles “lui donnent envie d’aller au combat”. "Il chemine vers cette candidature, j'espère que la réponse sera positive", a déclaré ce proche du chef de l’Etat.

Un pion dans les terres d'Alain Juppé 

Quant à Vincent Feltesse, ce fut le joker digital de François Hollande pour sa victoire en 2012. C’est lui qui a coordonné la campagne du candidat socialiste sur Internet. En 2014, le candidat devenu président en fait son conseiller au palais de l’Elysée, chargé des relations avec les élus et les formations politiques. Il joue dans la même région que le candidat à la primaire de la droite, Alain Juppé et l'a affronté lors de la campagne pour la mairie de Bordeaux en 2013. 

Mardi 27 septembre, c'est lui qui a organisé dans le plus grand secret une réunion à la gloire du chef de l'Etat. Le conseiller politique de l'Elysée a invité une centaine de personnes de la société civile dans un théâtre parisien, dans l'optique de mobiliser les réseaux pour la campagne de François Hollande. 

Un Président qui ne rompt pas 

Un hic cependant, Vincent Feltesse, le conseiller du Président, a été viré de son poste à la tête du groupe socialiste bordelais, révèle ce mardi matin le journal Sud-Ouest.

François Hollande regarde droit devant lui, plie mais ne rompt pas. “Le petit paysage politico-médiatique s’amuse ou s’angoisse mais le président continue de faire le job”, confie un conseiller de François Hollande au Figaro.

Demain mercredi, le chef de l’Etat rendra hommage à l’ancien Président socialiste François Mitterrand à la pyramide du Louvre. Début novembre, il est attendu pour un discours sur la défense du modèle économique et social.

Marine Henriot