Hollande peut-il renverser la vapeur cette semaine?

François Hollande, le 20 octobre. - Thierry Charlier - AFP
Acculé depuis la sortie du livre de confidences hautement polémique Un président ne devrait pas dire ça, il était considéré hors jeu pour 2017, lâché dans son camp, y compris par ses soutiens les plus fidèles. Pourtant, le chef de l'Etat n'a pas renoncé.
"Il faut laisser le président décider"
Alors que les parlementaires n'ont finalement pas lancé leur appel à ne pas briguer un second mandat, les proches de François Hollande font passer le message: le président n'est pas hors-course, malgré la semaine très difficile qui vient de s'achever. "A ce stade, le président est très déterminé à être candidat", martèle ainsi son cercle rapproché, cité par Le Parisien ce lundi. Le programme de François Hollande n'aurait d'ailleurs pas changé et le calendrier n'a pas été précipité par les événements: il prévoit toujours d'annoncer sa décision début décembre.
"Avancer le calendrier n'aurait aucun sens, cela voudrait dire qu'il y a le feu à la maison. Non, il faut laisser passer la primaire de la droite (qui aura lieu les 20 et 27 novembre, ndlr) et laisser le président décider", estime le chef de file des sénateurs PS, Didier Guillaume, très proche de François Hollande.
Une semaine fatidique
La semaine riche qui s'ouvre s'annonce en tout cas décisive pour l'avenir du chef de l'Etat, et sa décision à venir. Outre des explications à fournir sur le contenu du livre, François Hollande doit passer l'épisode à haut risque du démantèlement de la jungle de Calais, entamé ce lundi matin. La présence de violences, de bavures ou encore d'affrontements au cours des opérations d'évacuation des 8.000 migrants que compte le site, risquerait d'isoler encore un peu plus François Hollande à gauche. Par ailleurs, si l'épisode s'avère inutile et que des camps de fortune se reforment dans les prochains jours, le chef de l'Etat pourrait être une cible facile pour la droite et l'extrême droite.
Autre rendez-vous crucial: la réunion avec des représentants de la police, prévue mercredi à l'Elysée. Alors que le mouvement de grogne des policiers ne s'essouffle pas, François Hollande doit trouver d'urgence une solution de sortie de crise. Un échec, là encore, pourrait lui être fatal. Même risque pour les chiffres du chômage, prévus pour mardi, et très attendus après le coup de massue du mois d'août, marqué par une flambée du chiffre de demandeurs d'emploi jamais vue depuis janvier 2013.
Enfin, le discours que le chef de l'Etat prononcera jeudi pour le centième anniversaire de la naissance de François Mitterrand sera une autre étape cruciale. "L'enjeu est symbolique, mais très fort", souligne Christophe Barbier. Et d'interroger: "François Hollande va-t-il lire son propre requiem en rendant hommage à Mitterrand?".