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Confidences chocs de Hollande: ses proches déroutés lui demandent de s'expliquer

Après ses confidences dans le livre Un président ne devrait pas dire ça... de nombreux proches de François Hollande lui demande de s'expliquer.

Après ses confidences dans le livre Un président ne devrait pas dire ça... de nombreux proches de François Hollande lui demande de s'expliquer. - AFP

Islam, magistrature, candidature... les propos du président de la République dans le livre Un président ne devrait pas dire ça..., des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, secouent le camp présidentiel. Des proches de François Hollande lui demandent de s'expliquer.

Le livre Un président ne devrait pas dire ça... a déclenché une tempête dans l'entourage de François Hollande. Même dans ses cercles les plus proches, le chef de l'Etat est sommé de s'expliquer. 

Dans les colonnes du journal La Provence ce vendredi, Claude Bartolone, le président PS de l’Assemblée nationale, s’interroge ouvertement sur la volonté de François Hollande de se représenter, percevant "une hésitation" dans les confidences du chef de l'Etat à deux journalistes du Monde dans le livre intitulé Un président ne devrait pas dire ça..., publié ce mercredi.

"Je me pose des questions sur sa volonté. Une hésitation transparaît. Je lui ai fait part de ma stupéfaction. Il y a un grand besoin d'explication pour comprendre s'il veut vraiment être candidat", a déclaré Claude Bartolone, laissant entendre que les propos de François Hollande rapportés dans ce livre sont à même de saborder sa candidature.

Même interrogation de la part du premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, qui a estimé sur RTL ce vendredi que le Président ne se "facilitait pas la tâche" avec ce livre. 

Un rapport "transparent de l'exercice du pouvoir"

Pour Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, François Hollande a un rapport "relativement transparent de l’exercice du pouvoir. Alors on aime ou on n'aime pas, mais il parle effectivement aux journalistes". Toutefois, lui aussi demande à ce que le Président s'adresse directement aux Français, car "les journalistes ne sont pas forcément toujours l’intermédiaire idéal", a-t-il jugé vendredi matin sur France 2.

Même Manuel Valls a réagi vivement, disant "mesurer les conséquences" des propos de François Hollande sur l’institution judiciaire. Ces propos "ne sont pas bon pour la vie politique et la vie démocratique", a lancé le Premier ministre, actuellement en déplacement au Canada.

Parler et réparer 

Proche parmi les proches, l’avocat Jean-Pierre Mignard, parrain de deux de ses enfants, est lui aussi en colère contre François Hollande: "On ne dit pas ça pas de la magistrature", tonne-t-il. Parlant de la justice avec les deux journalistes du Monde, le chef de l’exécutif a déclaré que "cette institution est une institution de lâcheté… Parce que c’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux…". 

"Il faut réparer ce qui est une injustice, une injustice commise vis-à-vis d’un corps, ces propos sont invraisemblables, incompréhensibles. (...) Il doit s’excuser, il doit réparer", estime maître Mignard au micro de BFMTV.

Ce vendredi, François Hollande a rédigé une lettre à la magistrature dans laquelle il dit regretter "profondément ce qui a été ressenti comme une blessure par les magistrats". 

Parler, dire ce qu’il a dans la tête, s'expliquer... c’est ce que beaucoup attendent du Président, mais sortir de l’ambiguïté pourrait aggraver la situation. De son côté, l’Elysée fait le dos rond, estimant que les polémiques seront soufflées dans quelques jours.

Mais le président de la République a un calendrier à respecter, sa candidature est censée être annoncé en décembre, une date qui paraît loin dans le climat actuel. Son interview dans L'Obs, dans laquelle il se dit "prêt" et fixe le cadre d’une campagne, est passée inaperçue, pour avoir été publiée le même jour que le livre-choc.

Le prochain rendez-vous de François Hollande avec les Français est fixé au 26 octobre, pour un discours à la pyramide du Louvre, le jour de l’anniversaire de la naissance de François Mitterrand. Le Président devrait livrer un grand discours économique ou social. Quant à prédire s'il va s’expliquer sur ses confessions ou avancer la date de l’annonce de sa candidature, lui seul paraît le savoir.

Marine Henriot avec Laurent Neumann