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"Lâcheté" de la magistrature: Mignard demande à Hollande de "s'excuser"

L'avocat Jean-Pierre Mignard, proche de François Hollande a dénoncé jeudi sur BFMTV les propos du chef de l'Etat sur la magistrature. Des propos "injustes" sur lesquels il lui demande de revenir.

Jean-Pierre Mignard a beau être un ami de longue date de François Hollande, l'avocat éprouve "un désaccord abyssal" avec le chef de l'Etat. Ce dernier, dans le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme s'en est pris à la magistrature dénonçant une "institution de lâcheté". Des propos que n'accepte pas Jean-Pierre Mignard. "C'est injuste surtout, car au nom de quoi dire que tout un corps de métier serait lâche? (...) Ce sont des propos pas seulement sévères et injustes, ce n'est pas fondé", a-t-il déclaré sur BFMTV. Pour lui, François Hollande doit désormais "s'excuser, il doit réparer".

"On ne dit pas ça de la magistrature. De la même façon qu'on ne dit pas du parlement qu'il est lâche", a encore poursuivi l'avocat. 

La justice trop soumise "au rodéo de mépris"

Les propos de François Hollande ont également soulevé la colère des magistrats, le premier président de la Cour de cassation, Bertrand Louvel, les qualifiant d'"humiliation". Déjà attaquée par Nicolas Sarkozy lors de son mandat, la magistrature entretenait jusqu'alors des relations cordiales avec François Hollande. Une situation qui surprend d'autant plus Jean-Pierre Mignard. "Dans une période où l'on attaque le droit", les déclarations du chef de l'Etat envoient selon lui un mauvais message.

"Le fait qu'on tienne régulièrement dans la classe politique des propos assez désinvoltes, dédaigneux vis-à-vis de la magistrature, ça veut dire que dans l'esprit public ou dans l'esprit de ceux qui dirigent c'est un peu la servante de la cour, ce n'est plus possible", insiste-t-il.

L'avocat estime par ailleurs que cette sortie de François Hollande est révélatrice du manque de considération pour la justice. Il plaide pour "qu'on donne tous les moyens à la magistrature pour que la justice devienne le 3e pouvoir et qu'elle ne soit pas soumise périodiquement au rodéo de mépris". 

C. B