"Hollande est un incapable", selon Aubry

Martine Aubry à Lomme, dans le Nord, le 13 septembre 2014. - Philippe Huguen - AFP
Ne lui dites surtout pas qu'elle ne fait que taper sur la politique de François Hollande, Martine Aubry n'a de cesse de dire publiquement qu'elle veut "l'aider" à "sortir de la crise". Mais en privé, il semble en aller autrement. Devant quelques députés PS frondeurs dont elle est proche, Martine Aubry tient un discours plus… ferme.
Pour elle, "Hollande est un incapable. Il a tout raté: le chômage, il n'a pas réussi à le faire baisser, et la croissance n'est pas au rendez-vous. Tout va de travers". Des propos rapportés par Le Canard enchaîné, daté du mercredi 22 octobre. Pour la maire de Lille, le pire qu'ait pu faire François Hollande, c'est d'avoir "choisi, avec Valls, des orientations sociales-libérales".
En 2012, Ayrault était "naze"
Et Le Canard de rappeler qu'en 2012, lors de l'arrivée du PS au pouvoir, c'est Jean-Marc Ayrault qui en prenait pour son grade: Martine Aubry le trouvait "nul" et avait refusé de travailler sous les ordres de ce "naze". Ambiance.
Ce tacle de la maire de Lille intervient alors qu'un sondage BVA pour 20 minutes, publié mardi, montre qu'une majorité des sympathisants de gauche (58% contre 36%) pense que, au pouvoir, Martine Aubry ferait mieux que François Hollande. Les Français sont, eux, beaucoup plus nuancés (47% pensent qu'elle ferait mieux, 46% moins bien).
Très impopulaire à droite, "Martine Aubry reste très appréciée par les sympathisants de gauche: 76% d'entre eux en ont une bonne opinion et 73% considèrent que son retour sur la scène politique nationale est une bonne chose", selon cette étude.
Une petite phrase, trois jours après son retour
Depuis l'arrivée de François Hollande, son rival à la primaire interne, au pouvoir en 2012, Martine Aubry avait choisi de limiter ses prises de paroles nationales. Elle est finalement sortie de son silence dimanche dernier. Dans une interview au JDD, elle a pris pour cible la politique menée par François Hollande, avant d'expliquer le lendemain sur France Inter ne pas se voir comme un "recours" face à lui.