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"Un moment libérateur": Bayrou se félicite d'avoir "montré que tout était sans fondement" lors de son audition dans l'affaire Bétharram

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Interrogé pendant 5h30 par la commission d'enquête parlementaire, le Premier ministre a rejeté les accusations de mensonge ou d'intervention auprès de la justice dans l'affaire des violences physiques et sexuelles du collège-lycée Notre-Dame de Bétharram.

"Pour moi c'était un moment un peu libérateur", a déclaré le Premier ministre François Bayrou ce mercredi 14 mai à l'issue de sa longue audition devant la commission d'enquête sur les violences dans le milieu scolaire, qui l'a interrogé sur le scandale de Betharram.

Accusé d'avoir menti sur ce qu'il savait ou non dans cette affaire de violences sexuelles et physiques au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, le chef du gouvernement a estimé qu'"il y avait des accusations depuis quatre mois sans qu'(il) puisse répondre".

François Bayrou offensif

François Bayrou s'est réjoui d'avoir eu "pour la première fois la possibilité d'apporter, non pas des négations ou des arguments, mais des preuves", ajoutant: "Je ne peux pas laisser la vérité être autant rayée de la carte."

Ce dernier se réjouit d'avoir eu "la possibilité d'apporter, non pas des négations ou des arguments, mais des preuves" et "montrer que tout était sans fondement". "Je ne peux pas laisser la vérité être autant rayée de la carte", explique François Bayrou, après plus de cinq heures d'audition.

Le Premier ministre déplore que les "victimes" ont été "totalement absentes" des questions lors de son audition.

Pendant plus de cinq heures d'audition à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a rejeté avec virulence les accusations de mensonge ou d'intervention auprès de la justice dans l'affaire Bétharram face à son principal contradicteur de la France insoumise Paul Vannier qui l'a accusé "d'éluder" ses responsabilités.

"Je n'ai pas couvert des pratiques quelles qu'elles soient. Je n'ai pas eu d'informations privilégiées. Je ne suis pas resté sans rien faire quand j'ai découvert les affaires et je ne suis jamais intervenu dans une affaire", a-t-il affirmé, pourtant contredit par un ancien juge, un ex-gendarme et une professeure à la retraite, et même à certains égards par sa fille aînée Hélène.

Sa relation avec l'ex juge Mirande questionnée

Ce scandale touche intimement le chef de Matignon, ancien ministre et ancien député, qui a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement catholique réputé, situé près de Pau, la ville dont il est resté maire, et où son épouse a enseigné le catéchisme.

Parmi les interrogations détaillées, François Bayrou a dû s'expliquer sur sa relation avec un ancien juge d'instruction, Christian Mirande, qui était aussi son voisin. Le magistrat était chargé du dossier de viol impliquant un religieux de l'établissement, le père Carricart, et il avait reçu en 1998 la visite de François Bayrou pour évoquer cette affaire.

Ce dernier s'est aussi attardé sur les détails du rapport d'inspection qu'il avait commandé comme ministre de l'Éducation nationale en 1996 après une plainte et qui s'était montré favorable à l'établissement.

Par ailleurs, il a mis en cause l'audition d'une ancienne professeur de mathématiques de Bétharram, Françoise Gullung, qui dit l'avoir alerté à plusieurs reprises, en la qualifiant "d'affabulation"

Le parquet de Pau mène l'enquête depuis un an sur environ 200 plaintes visant des faits présumés de violences et de viols dans l'établissement Notre-Dame de Bétharram entre les années 1970 et 1990.

Baptiste Farge avec AFP