"Tout travail mérite salaire": Bayrou écarte la mesure des sept heures de travail gratuit par an

Le Premier ministre François Bayrou, à Paris le 17 janvier 2025, entend remettre les patenaires sociaux au centre du jeu - Bertrand GUAY © 2019 AFP
La porte se referme. Invité chez nos confrères de LCI ce lundi 27 janvier, le Premier ministre François Bayrou a indiqué ne pas être favorable à l'instauration de sept heures de travail non rémunérées par an afin de financer la protection sociale.
"Moi-même, je pense que le travail doit être payé. J’écoute et je suis prêt à discuter mais je crois à une règle simple: tout travail mérite salaire. Le travail ne doit pas être gratuit", a déclaré le locataire de Matignon. Ce dernier a indiqué être "prêt à discuter" de cette "proposition parlementaire".
"Une ligne rouge écarlate" pour les socialistes
Dans une interview au Journal du dimanche le 19 janvier, Catherine Vautrin évoquait l’idée d’augmenter de sept heures dans l’année le temps passé en activité, sans que celles-ci soient rémunérées. La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles estimait que "cette mesure peut, en 2025, générer 2 milliards d'euros de recettes fléchées vers les dépenses sociales".
Mais peu après, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas s'était montrée plus prudente, indiquant que l'idée de Catherine Vautrin "n'est pas à ce stade de la position officielle du gouvernement".
L'idée avait levé une levée de boucliers de la part de l'opposition. Par l'intermédiaire du président de son groupe au Sénat Patrick Kanner, le PS avait indiqué qu'il s'agit "d'une ligne rouge écarlate" pour le parti. On se battra complètement contre une telle mesure. Je ne pense pas que le gouvernement de monsieur Bayrou s'amuse à jouer là-dessus", avait indiqué sur BFMTV le 22 janvier le sénateur socialiste du Nord.
Cette mesure avait été votée fin novembre par les sénateurs dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus chaque année afin de financer le secteur de l'autonomie. Mais la mesure avait été abandonnée par les députés et les sénateurs lors du passage du texte en commission mixte paritaire, avec l'aval du gouvernement de Michel Barnier.