"Une ligne rouge écarlate": le PS opposé à l'idée de travailler sept heures gratuitement par an

Sept heures de travail supplémentaires par an non rémunérées, une piste pour financer la protection sociale? Pour les socialistes, c'est non. Sur BFMTV, le président du groupe socialiste au Sénat Patrick Kanner a indiqué que, pour son parti, il s'agit "d'une ligne rouge écarlate."
"Je ne sais pas si ça aboutira à une censure. On se battra complètement contre une telle mesure. Je ne pense pas que le gouvernement de monsieur Bayrou s'amuse à jouer là-dessus", a poursuivi le sénateur socialiste du Nord.
Une "polyphonie" plutôt qu'une "cacophonie" dans le gouvernement
Cette mesure a été évoquée par la ministre de la Santé Catherine Vautrin dans une interview au JDD ce dimanche. Les sénateurs "proposent de travailler sept heures de plus dans l'année, soit dix minutes de plus chaque semaine", a-t-elle déclaré. "La piste est lancée", a confirmé la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, sur le plateau de BFMTV ce mercredi.
"Cette mesure peut, en 2025, générer deux milliards d'euros de recettes fléchées vers les dépenses sociales", assure la ministre de la Santé.
Pour autant, Sophie Primas explique que le gouvernement n'a pas de position ferme sur cette question, laissant la main aux parlementaires. "Il faut qu'on ait ce débat sur le temps de travail", estime-t-elle, sans plus de précision.
De son côté, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a déclaré ce mardi sur TF1 qu'il fallait "étudier" une telle mesure dans le cadre du débat parlementaire.
Cette mesure avait été votée en novembre par le Sénat dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus chaque année afin de financer le secteur de l'autonomie. Mais la mesure avait été abandonnée par les députés et les sénateurs lors du passage du texte en commission mixte paritaire, avec l'aval du gouvernement de Michel Barnier.