"Submersion" migratoire: François Bayrou défend des "mots adaptés à la réalité", notamment à Mayotte

Le Premier ministre persiste et signe. Après avoir évoqué "un sentiment de submersion" migratoire sur LCI lundi soir, François Bayrou a maintenu ses propos en dépit de l'interpellation de Boris Vallaud, le président des députés socialistes.
"Le sujet, c'était Mayotte", s'est défendu le chef du gouvernement assurant que c'était "le mot le plus adapté aux réalités".
"Des réalités"
"Ce ne sont pas les mots qui sont choquants, ce sont les réalités", a encore avancé François Bayrou, sous les applaudissements des députés RN. "Je n'ai de connivences avec personne", a cependant assuré le centriste.
Le patron des élus socialistes de l'Assemblée nationale a tancé le chef du gouvernement, lui reprochant la "corruption de nos principes républicains".
"Tout un pays", "toute une communauté de départements français est confrontée à des vagues d'immigration illégale telles qu'elles atteignent 25% de la population", lui a encore répondu François Bayrou à la tribune.
Sans guère convaincre les troupes socialistes dont il a pourtant absolument besoin s'il veut pourtant ne pas être renversé dès la semaine prochaine sur le budget de la sécurité sociale. "Je suis consterné par votre réponse", a asséné Boris Vallaud.
"Les théories de l'extrême droite"
En utilisant l'expression de "submersion migratoire" récusée Emmanuel Macron dans une longue interview au Point en août 2023, le Premier ministre a marqué des points à droite et au RN. Le député Sébastien Chenu, proche de Marine Le Pen s'est par exemple félicité d'avoir "gagné la bataille idéologique".
Mais le centriste a choqué la gauche et une partie de son propre camp. "Je n'aurai jamais tenu ses propos et ils me gênent", a asséné Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale sur BFMTV ce mardi matin.
Après Boris Vallaud, la présidente des députés écologistes Cyrielle Chatelain a, à son tour, demandé des comptes François Bayrou.
"Vous rendez vous compte de l'insulte que vous faites à des millions de Français ? Vous reprenez les théories de l'extrême droite", a regretté l'élue EELV.
"Aucune leçon de fraternité à recevoir"
Réponse du Premier ministre: "je n'ai aucune leçon de fraternité et de civisme à recevoir. J'ai défendu toute ma vie les principes qui fondent notre nation".
Selon l'Insee, en 2023, la population étrangère vivant en France s'élevait à 5,6 millions de personnes, soit 8,2% de la population totale, contre 6,5% en 1975.
Dans le détail, certains départements sont particulièrement concernés par l'immigration. En 2021, les derniers chiffres de l'INSEE sur le sujet, 20% de la population parisienne est immigrée et 32% en Seine-Saint-Denis contre 10% de la population en France hors Mayotte.