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Retraites: Gérald Darmanin veut que l'âge légal reste "autour des 64 ans ou peut-être à quelques mois près" après 2027

Gérald Darmanin quitte le Conseil des ministres hebdomadaire au palais présidentiel de l'Élysée, à Paris (France), le 26 mars 2025. (Photo d'illustration)

Gérald Darmanin quitte le Conseil des ministres hebdomadaire au palais présidentiel de l'Élysée, à Paris (France), le 26 mars 2025. (Photo d'illustration) - Ludovic MARIN / AFP

Le ministre de la Justice se dit opposé au relèvement de l'âge légal de départ à la retraite lors du "prochain quinquennat", prônant la "capitalisation populaire" pour compléter le système par répartition.

Gérald Darmanin a expliqué mercredi être opposé au relèvement de l'âge légal de départ à la retraite lors du "prochain quinquennat", précisant par ailleurs les contours de la "capitalisation populaire" qu'il appelle de ses voeux pour compléter le système par répartition.

"Entretenir l'idée que travailler jusqu'à 67 ou 70 ans est possible, c'est désespérer Billancourt, et peut-être aujourd'hui plus Tourcoing que Billancourt sociologiquement", a déclaré Gérald Darmanin, en référence à sa terre électorale du Nord, en conclusion d'un débat organisé dans le cadre de son parti, Populaires.

Le Garde des sceaux, qui sera l'invité de BFMTV et RMC ce jeudi 12 juin à 8h30, propose donc "que l'âge légal reste (...) dans le prochain quinquennat (...) autour des 64 ans, ou peut-être à quelques mois près".

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"Faisons vivre la capitalisation populaire"

Au "travailler plus", notamment prôné par Édouard Philippe, Gérald Darmanin oppose le "travailler tous", proposant trois réformes pour améliorer le taux d'emploi. D'abord une réforme de l'assurance-chômage en abaissant "dans un premier temps" la durée d'indemnisation de 18 à 9 mois.

Il prône par ailleurs un "versement unique social à la source" en plafonnant les prestations sociales "à 75% du SMIC". Et souhaite également "la refonte de la prime d'activité qui coûte 12 milliards d'euros chaque année à l'État".

S'agissant des retraites, "faisons vivre la capitalisation populaire" via un fonds "géré par les partenaires sociaux", a ensuite expliqué Gérald Darmanin, pour "permettre aux Français de se construire un patrimoine qu'ils n'ont pas, dont ils pourront librement disposer le jour où ils auront décidé de partir à la retraite, soit par rente, soit par capital".

Pour la financer, il souhaite "supprimer le forfait social pour toutes les petites entreprises, TPE et PME, qui pèse pour 2 milliards de fiscalité".

Les retraités actuels "ne doivent pas être exempts de l'effort"

Par ailleurs, "il faut rendre obligatoire les plans d'épargne retraite pour les travailleurs dans les entreprises qui en ont les moyens" et "réorienter d'avantage les primes d'intéressement et de participation vers, justement, les plans d'épargne retraite" dont la moitié du montant global, soit 10 milliards d'euros, "serait disponible et géré par le fonds de capitalisation populaire".

Comme "l'Etat devrait sans doute prendre toute sa part", Gérald Darmanin considère "qu'une grande partie des participations de l'État" gérée par l'Agence des participations de l'Etat (APE) devrait "soit être vendue, soit, en tout cas pour ses dividendes, être versée directement, dans ce fonds".

Les retraités actuels "ne doivent pas être exempts de l'effort", complète Gérald Darmanin, qui prévoit leur contribution à ce fonds de capitalisation à hauteur de 10 milliards d'euros en cinq ans en "sous-indexant de seulement un demi-point les pensions sur l'inflation", exceptions faites des "petites retraites", des "retraités en grande dépendance" et en "grande précarité".

H.G. avec AFP