"Personne n’est surpris": Bruno Retailleau évoque sa rencontre avec François Bayrou après ses critiques sur le macronisme

"Personne n'est surpris" de ses propos sur le macronisme, a assuré Bruno Retailleau ce vendredi 25 juillet, après sa rencontre avec François Bayrou. Le ministre de l'Intérieur est entretenu avec le Premier ministre jeudi après les critiques exprimées par le président des Républicains sur le macronisme.
"Vous me posez la question 'qu'est-ce qu'il en est ressorti' et bien, j'en suis sorti", a souri Bruno Retailleau au micro de plusieurs médias ce vendredi, lors d'un déplacement à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, en Vendée.
"Personne n’est surpris des phrases que j’ai pu avoir à plusieurs reprises", a-t-il déclaré. "Nous faisons partie d'un gouvernement qui est nécessairement pluriel", a ajouté le ministre.
Dans une virulente interview mardi à l'hebdomadaire ultraconservateur Valeurs actuelles, Bruno Retailleau a critiqué "l'impuissance" du "en même temps", postulat du chef de l'État qui revendique d'être à la fois de droite et de gauche, et prédit la fin du macronisme avec Emmanuel Macron parce qu'il "n'est ni un mouvement politique, ni une idéologie".
Des propos qui ont excédé les soutiens du président, à l'image de la députée EPR Olivia Grégoire, qui l'accuse à son tour de faire du 'en même temps', en voulant "être ministre d'un gouvernement ET vouloir être candidat de son parti".
Bayrou veut éviter les "divergences"
Au moment de la formation du gouvernement, "nous avons voulu éviter le pire, le chaos pour la France, une crise financière, une crise budgétaire" et que "la gauche mélenchoniste accède au pouvoir", a justifié Bruno Retailleau ce vendredi.
"Si la droite française n'avait pas pris ses responsabilités, le président de la République aurait dû se tourner vers la gauche mélenchoniste", a-t-il poursuivi. "Nous voulions éviter cette catastrophe", a affirmé le ministre, soulignant que "pour autant, entrer dans ce gouvernement, ça ne fait pas de nous des macronistes".
"Ça n'empêche pas le respect que j'ai aussi bien pour la personne du président de la République que pour la fonction présidentielle", a précisé Bruno Retailleau. Mercredi, lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron et Bruno Retailleau, ont, selon des témoignages concordants, eu un échange glacial sur la sécurité. Bruno Retailleau a toutefois assuré que ce Conseil des ministres s'est déroulé "absolument normalement".
De son côté, en déplacement à Angers jeudi, François Bayrou a assuré que les sensibilités politiques différentes étaient "les bienvenues" au sein de son gouvernement, mais qu'elles ne devaient "pas prendre la forme de divergences". Lors de son entretien un peu après avec le Premier ministre, Bruno Retailleau dit avoir parlé d'"un certain nombre de points qui sont importants" dont "le dossier algérien".