Motions de censure: le PS met en garde le gouvernement contre toute "entourloupe" sur la suspension de la réforme des retraites

Dans le cadre de l'examen des motions de censure du gouvernement Lecornu II, le Parti socialiste, en la voix du député Laurent Baumel, est monté à la tribune de l'Assemblée nationale pour s'adresser au Premier ministre et expliquer pourquoi les socialistes ne voteront pas les motions déposées par LFI et le RN.
"Voyez cette non-censure comme un sursis, et comme un appel aux sursauts", prévient le député d'Indre-et-Loire.
Le parti a notamment négocié pour la suspension de la réforme des retraites, actuellement non écrite dans le projet de loi du budget 2026, mais qui devrait faire l'objet d'un amendement.
"Sur la suspension des retraites, je vous le dis solennellement ce matin: il n'y aura pas d'entourloupe ou de ruses procédurales. Vous êtes le garant qu'à la fin du processus, la suspension devienne une réalité", a lancé le député.
"La pérennité même de votre gouvernement est désormais liée à cet engagement", alerte Laurent Baumel.
Un amendement prévu "dès le mois de novembre"
Bien que non favorable à la censure aujourd'hui, le député a tout de même dénoncé le "spectacle accablant" d'Emmanuel Macron depuis le début de cette crise politique. "Nous ne nous engageons à rien, et surtout pas à voter le budget récessif et injuste que vos ministres nous ont présenté", insiste Laurent Baumel.
Ainsi, si la promesse sur la réforme des retraites n'est pas réalisée, le PS ne s'interdit pas de censurer le gouvernement au moment du vote du budget. "Nous gardons notre entière liberté", assure le parlementaire.
Sébastien Lecornu a annoncé mercredi qu'il soumettra "dès le mois de novembre" au Parlement un amendement pour suspendre la réforme des retraites. Le Premier ministre avait tendu la main au Parti socialiste lors de son discours de politique générale en annonçant la suspension de la dernière réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle de 2027.
"Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028", a déclaré mardi le locataire de Matignon.