Avant le vote des motions de censure, Sébastien Lecornu a adressé une lettre à cinq députés PS ultramarins pour les convaincre

Sébastien Lecornu à la sortie de l'Elysée, le 19 février 2025 à Paris - Ludovic MARIN
Sur la sellette, Sébastien Lecornu a tenté de rallier une ultime fois à sa cause plusieurs députés socialistes qui étaient susceptibles de voter la censure de son gouvernement, ce jeudi 16 octobre.
Dans une lettre datée du 15 octobre et adressée aux cinq députés socialistes ultramarins que BFMTV a pu consulter, le Premier ministre a réitéré son "attachement" pour les territoires d'Outre-mer et affirmé avoir "pleinement conscience" de leurs difficultés.
"Avoir été ministre des Outre-mer pendant près de deux ans a marqué profondément mon engagement car j'ai vu les attentes d'une population ressentant intensément les retards de développement et la précarité économique et sociale", a écrit Sébastien Lecornu, dans ce courrier adressé à Christian Baptiste et Elie Califer députés de Guadeloupe, Béatrice Bellay et Jiovanny William députés de Martinique, et Philippe Naillet député de La Réunion.
Ce jeudi, l'avenir du gouvernement Lecornu II s'est joué à un fil. Les députés de l'Assemblée nationale n'ont pas voté la motion de censure déposée par La France insoumise (LFI), ni celle du Rassemblement national (RN).
Dans ce contexte politique, extrêmement tendu, les voix des socialistes ont été plus que jamais la bouée grâce à laquelle le gouvernement Lecornu a pu être sauvé. Conformément à la consigne donnée par le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, 62 députés socialistes se sont abstenus de voter la censure.
Seuls sept d'entre eux, dont Christian Baptiste, Béatrice Bellay, Jiovanny William et Philippe Naillet, ont voté "pour".
"Pas suffisante"
Au fil des lignes de sa lettre, le Premier ministre a assuré aux députés socialistes avoir fait des "attentes" de la population ultramarine "une priorité" dans ses deux déclarations de politique générale.
La plus importante est sans nulle doute le projet de loi contre la vie chère. Adopté en en Conseils des ministres, le texte sera soumis dans les prochains jours au Parlement. "J'y vois l'illustration de la nouvelle méthode de gouvernement partenariale avec le Parlement que je souhaite mettre en oeuvre. Je veux encore m'appuyer sur vous pour améliorer ce texte dans les semaines à venir", a insisté Sébastien Lecornu.
Le Premier ministre a également annoncé avoir demandé à Naïma Moutchou, ministre des Outre-mer, et Amélie de Montchalin, ministre des comptes publics, de recevoir les cinq députés ultramarins "dans les prochains jours".
"Croyez-bien que pendant tout le temps où je serai Premier ministre, j'aurai une attention personnelle et permanente aux dossiers ultramarins", a-t-il conclu.
Une main tendue "pas suffisante", a déclaré l'un des députés ultramarins à BFMTV, avant le vote de la censure, "mais c'est déjà un pas". Parmi les cinq élus, seul Elie Califer, député de Guadeloupe, n'a pas voté la motion de censure.