Le PS est comme "un actionnaire minoritaire qui impose ses vues": Patrick Martin (Medef) étrille la fiscalité sur les riches et se dit "triste" pour le pays

Le président du Medef Patrick Martin a exprimé sa "tristesse pour le pays" mercredi après l'annonce de la suspension de la réforme des retraites par Sébastien Lecornu, et comparé le Parti socialiste à "un actionnaire activiste".
Patrick Martin a fait part, sur Radio-Classique, "d'une forme de tristesse pour le pays, et d'inquiétude" face à la séquence politique actuelle: "On découvre à l'Assemblée nationale ce que c'est qu'un actionnaire activiste, c'est-à-dire un ultra-minoritaire qui, finalement, vous impose ses vues", a-t-il lancé, visant le PS.
Il a prédit que la réforme des retraites "ne serait pas reprise avant très longtemps" et jugé que "sa suspension coûte plus que ce qu'a annoncé le Premier ministre": ça va être dès 2026 et encore plus, 2027, des milliards d'euros qu'il va falloir aller chercher ailleurs.
Il a observé que les textes budgétaires présentés mardi en conseil des ministres comprenaient aussi "quelques potions amères" pour les salariés.
Interrogé sur la taxation prévue du patrimoine financier des holdings familiales, Patrick Martin a convenu "qu'il y a des cas de suroptimisation choquants", mais que la législation actuelle permet déjà de sanctionner, selon lui.
Il estime que "plusieurs dizaines de milliers d'entreprises" vont désormais devoir, "chaque année, établir leur valeur, justifier de l'origine et de l'utilisation des trésoreries: c'est une usine à gaz monstrueuse qui va contribuer aussi à déstabiliser les entrepreneurs".
Vers une "surenchère" fiscale lors des débats" parlementaires
Il redoute aussi "la surenchère" fiscale "qu'immanquablement certaines formations politiques vont jouer pendant les débats" parlementaires.
Interrogé sur la participation du Medef à la prochaine conférence sociale souhaitée par Sébastien Lecornu, Patrick Martin a indiqué: "Si c'est pour nous refaire le coup du conclave (sur les retraites, convoqué par l'ancien Premier ministre François Bayrou, NDLR), c'est-à-dire nous demander tout, le contraire de tout, et à la fin nous faire porter le chapeau (de l'échec) alors qu'on est de bonne volonté, de bonne foi, on sera très hésitants".
Il a souligné néanmoins que "la responsabilité singulière" du Medef, en tant que première organisation patronale française, "milite plutôt dans le sens d'une participation à cette conférence".
Pour lui, "la réforme idéale" des retraites serait "d'avoir trois régimes, le public, les indépendants et les salariés et de repartir avec ces trois socles sur ce qui avait été voté avant le Covid".