Macron: "Je n'ai jamais envisagé de démissionner"
Emmanuel Macron agace une bonne partie de la gauche, y compris au sein du gouvernement. Celui que l'on présente désormais comme un Premier ministre alternatif poursuit sa route dans les arcanes du pouvoir, avec la même liberté de parole qui lui vaut partisans et détracteurs, quitte à faire grincer quelques dents, y compris Manuel Valls. Et ça marche: un sondage Odoxa pour Le Parisien affirme que le ministre de l'Economie pourrait être une option sérieuse pour la gauche en vue de la présidentielle de 2017.
La démission? Une "indécence" selon Macron
Pour l'heure, Emmanuel Macron écarte toute candidature pour 2017, estimant que cette hypothèse relevait pour l'instant d'une forme "d'indécence dans la situation où je suis." "Je ne suis pas obsédé par la présidentielle", a-t-il soutenu. Et le ministre de l'Economie de réfuter toute démission à venir. "Non", il n'a jamais pensé à démissionner.
"Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis moi-même. Je ne parle pas par le biais des autres, je ne suis pas dans l'indécence qui consisterai à menacer de démissionner. Si j'étais dans cette situation (de présenter ma démission, NDLR), j'aurais une discussion avec le Président. Je serai dans le gouvernement de Manuel Valls aussi longtemps que François Hollande le voudra. C'est lui qui décide. Je suis au combat et je me bats dans le gouvernement de Manuel Valls", a-t-il martelé.
"C'est indécent, c'est coquetterie, je ne suis pas un enfant gâté", a-t-il réagi. "Quand on est ministre de la République, c'est le Président qui décide. On ne fait pas de chantage à la démission", a-t-il insisté, soulignant toutefois qu'un ministre pouvait démissionner "s'il est en désaccord" avec la politique menée.
Alors que les relations entre Emmanuel Macron et Manuel Valls se sont tendues, le ministre de l'Economie assure garder toute sa liberté.
"Si je pensais que je n'avais pas les mains libres, je ne serais pas devant vous", a-t-il lancé à l'adresse de Jean-Jacques Bourdin.
"Aller encore plus loin" sur l'emploi
Puis, interrogé sur l'éventualité d'une primaire à gauche, Emmanuel Macron a botté en touche. "Ce n'est pas à moi de donner mon avis de là où je suis, aujourd'hui", a-t-il éludé, reconnaissant toutefois avoir son avis sur la question.
"Il faut aller encore plus loin", a-t-il ensuite réagi en commentant le plan de François Hollande pour l'emploi. "Je ne suis candidat à aucun poste ministériel, mais je suis farouchement attaché à la réforme radicale", a-t-il plaidé.
En tant que ministre de l'Economie, Emmanuel Macron devra aussi composer avec le bilan, pour l'instant très mitigé, du gouvernement sur le chômage. "Les majorités successives n'ont pas assez investi" pour l'emploi, selon lui, avant de saluer les gages donnés par François Hollande lundi et depuis le début de son mandat. "On a fait des choses fondamentales depuis 2012, a-t-il défendu, citant les Prud'hommes notamment. Mais ça prend du temps."