BFMTV
Gouvernement

Les appels du pied d'Élisabeth Borne aux autres groupes de l'Assemblée nationale

La Première ministre Élisabeth Borne prononce son discours de politique générale face à l'Assemblée nationale, le 6 juillet 2022.

La Première ministre Élisabeth Borne prononce son discours de politique générale face à l'Assemblée nationale, le 6 juillet 2022. - BFMTV

Des phrases qui ne sont pas passées inaperçues. LR, Modem, EELV, PS... la Première Ministre a fait des clins d'oeils aux différents présidents de groupe pour les inviter à une politique du compromis.

Élisabeth Borne s'est exprimée ce mercredi face à une Assemblée nationale sans majorité absolue. La Première ministre sait ainsi qu'elle devra composer avec d'autres forces politiques pour gouverner. En s'adressant pour la première fois aux députés, Élisabeth Borne a tenu à faire des clins d'œil aux différents groupes politiques de l'hémicycle.

"Nous en avons parlé avec...". La Première ministre a pris soin de mentionner tous les présidents de groupe un par un, à chaque fois dans un sourire, à l'exception de Marine Le Pen, du Rassemblement national, et de Mathilde Panot, de la France insoumise.

Appels à droite

Le premier appel du pied d'Élisabeth Borne durant son discours de politique générale a été en direction du groupe LR. Au détour d'une phrase sur la fiscalité, la Première ministre a jeté un œil sur sa droite, vers le président du groupe, alors que le parti a annoncé ne pas se joindre à la motion de censure déposée par la Nupes.

"L'équilibre des finances publiques est une question de souveraineté, je sais que beaucoup y sont attachés sur ses bancs, nous en avons parlé avec Olivier Marleix", a-t-elle lancé dans un sourire.

Si ce dernier a semblé surpris par cette phrase, elle a également provoqué un large brouhaha dans l'hémicycle et la présidente de l'Assemblée nationale a été contrainte de rappeler les députés au calme. Quelques secondes plus tard, Élisabeth Borne a continué son discours du "bâtir ensemble" en citant Jean-Paul Mattei, le président du groupe Modem, allié de la majorité.

"La fiscalité est un terrain de débat mais aussi un sujet de consensus entre nous, nous en parlions avec le président Mattéi", a-t-elle affirmé depuis le perchoir.

Yeux vers la Nupes

Élisabeth Borne s'est également adressée aux groupes qui lui sont moins favorables, notamment certains de la Nupes, qui ont pourtant déposé une motion de censure à son encontre. Alors qu'elle évoquait la transition écologique, la Première ministre a lancé un appel aux députés écologiques.

"La transition peut provoquer des craintes notamment pour les salariés des secteurs en mutation, Mme la présidente Chatelain et M. le président Bayou, nous en avons parlé", a-t-elle lancé aux co-présidents du groupe EELV.

Même son de cloche en direction de Boris Vallaud, président du groupe socialiste, qui se voit recevoir un clin d'œil de la part de la Première ministre au détour d'une phrase sur la lutte contre les déserts médicaux. "Nombreux m'en ont parlé, notamment le président Vallaud, sur ce sujet aussi, nous pouvons construire des consensus", a exprimé Élisabeth Borne.

Le Rassemblement national et la France insoumise écartés

La Première ministre a également mentionné André Chassaigne, président du groupe Gauche démocrate et républicaine, et Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons, allié de la majorité, dans une volonté de montrer que les propositions de chaque opposition seront prises en compte et écoutées. Élisabeth Borne a, effectivement, utilisé plusieurs fois les mots "compromis" ou "consensus" dans son discours.

En revanche, elle n'a volontairement pas tendu de main à Marine Le Pen, du Rassemblement national, ou Mathilde Panot, de la France insoumise. Ce mardi, sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait qualifié ces deux partis d'"ennemis".

Salomé Robles