Le Guen: "Sarkozy ouvre un boulevard au Front national"

Jean-Marie Le Guen vendredi matin sur BFMTV et RMC. - BFMTV
Invité vendredi matin sur BFMTV et RMC, Jean-Marie Le Guen estime que Nicolas Sarkozy, en se rendant à Moscou, "s'est prêté à une opération de relations publiques de monsieur Poutine: la Russie a les moyens de diviser les gens qui ne sont pas d'accord avec sa politique. (...) On est sur une opération de division de l'opinion occidentale, et de l'Union européenne".
"La Russie est un partenaire historique de la France et un partenaire nécessaire de l'Union européenne. Simplement, il s'est passé en Ukraine des choses extrêmement graves. Si on ne rappelle pas à l'ordre nos amis russes, ils peuvent se permettre n'importe quoi", prévient le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, qui estime que Nicolas Sarkozy vient de faire "un cadeau à Poutine qui était absolument inutile". Il y voit aussi "une façon de se faire valoir" vis-à-vis d'Alain Juppé et de François Fillon, ses concurrents au sein du parti Les Républicains sur la voie de 2017.
Les frondeurs de la majorité, qui ne se font quasiment plus entendre, ont-ils baissé les armes au Parlement? "Je n'insulte pas les personnes. Mais ce que je vois, c'est que notre ligne, celle d'une gauche réformatrice, elle est en train de gagner".
Nicolas Sarkozy "ouvre un boulevard au FN"
A l'approche des régionales, Manuel Valls martèle qu'il est "hors de question" de laisser le FN gagner une seule région. "Concrètement, ça veut dire qu'on se mobilise, et qu'on joue à fond le premier tour autour des candidats de gauche. Dans le Nord-Pas-de-Calais, tout serait changé si la gauche était unie", regrette Jean-Marie Le Guen.
Jeudi soir en direct de Moscou sur BFMTV, Nicolas Sarkozy a prévenu qu'il n'y aurait "ni rapprochement, ni front républicain" à l'occasion des régionales. "C'est une position sectaire, cynique, irresponsable", juge le secrétaire d'Etat. "Il faudra bien que les républicains se rassemblent dans le Nord-Pas-de-Calais, en région Paca, et peut-être dans d'autres régions pour faire front contre le Front national (...). Quand j'entends monsieur Sarkozy tenir ces propos, il ouvre un boulevard au Front national".
Pour Jean-Marie Le Guen, "le Front n'a rien de national. Il est xénophobe, comme en Suisse, comme en Pologne, en Suède, au Danemark". Le FN, "c'est un mal du moment, ou c'est un mal qui a toujours existé". Jean-Marie Le Guen rappelle la mise en garde de François Mitterrand en 1995: "Le nationalisme, c'est la guerre".