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La rivalité entre Royal et Fabius grossit à l'approche de la COP21

Laurent Fabius et Ségolène Royal ne cachent pas leur rivalité.

Laurent Fabius et Ségolène Royal ne cachent pas leur rivalité. - AFP; montage BFMTV

Chargés d'organiser la conférence climat, les deux ministres, dont la rivalité est connue, tentent de s'en approprier les premières avancées.

Entre Laurent Fabius et Ségolène Royal, le climat glacial n'est pas une nouveauté. Mais alors que la COP21 approche, le ministre des Affaires étrangères et la ministre de l'Ecologie arrivent à peine à cacher leurs différends. Pendant leur voyage de trois jours en Asie avec François Hollande, chacun a superbement ignoré l'autre, rapporte Le Parisien.

Mieux, tous deux ont tenté de s'approprier le début de succès représenté par l'accord entre François Hollande et le président chinois Xi Jinping. Le patron du quai d'Orsay s'empresse de rappeler l'importance de ses "contacts personnels" et de ses "deux coups de fils de 45 minutes avec le négociateur chinois". A Séoul, Ségolène Royal réplique en prenant à part les journalistes pour faire le point et leur vanter son action. "La France a voté très concrètement tous les engagements que les autres pays s'apprêtent à prendre à Paris", affirme-t-elle.

Une rivalité très ancienne entre les deux ministres

L'approche de la COP21 avait déjà exacerbé les tensions entre les deux ministres, notamment à cause de l'organisation de l'événement que Laurent Fabius a dû partager à l'arrivée de Ségolène Royal au ministère de l'Ecologie. A lui les négociations internationales, à elle la position européenne et la mobilisation de la société civile.

Mais le partage des tâches s'est fait difficilement, et les deux ministres n'ont pas pu s'empêcher de s'écharper par voie de presse interposée. En juin, Ségolène Royal avait vertement critiqué dans Le Monde les négociations menées à l'ONU, au moment même où Laurent Fabius présidait une session de négociations à Bonn. Chacun tente aussi de s'attirer les bonnes grâces de François Hollande: "Il est allé chouiner chez le président", "elle est allée pleurer à l'Elysée", lancent-ils à leurs proches quand l'autre remporte un arbitrage.

Une rivalité étonnante mais loin d'être nouvelle. En 2006, lorsque Ségolène Royal s'était présentée à la primaire du PS, Laurent Fabius avait lancé: "je préfère dire: voici mon projet, plutôt que mon projet c'est Voici". Des propos qu'il avait regrettés ensuite. Mais en 2007, alors que Ségolène Royal devient la candidate attitrée du PS, il avait demandé, avec un sourire ironique: "Qui va garder les enfants maintenant?".

A. K.