"Je n'abuse jamais des moyens de l'État": Bayrou répond aux critiques après s'être rendu à Pau en jet

Un vol de 52 minutes, 800 kg de carburant consommé. C'est à bord d'un Dassault Falcon 7X que le Premier ministre François Bayrou s'est rendu ce lundi 16 décembre à Pau pour présider le conseil municipal de la ville, malgré les nombreuses critiques de l'opposition.
Un choix qui a provoqué la colère de nombreux élus de gauche. D'abord en raison du contexte, et de la participation à distance du Premier ministre à une réunion de crise sur Mayotte, archipel balayé par le cycle Chido ce week-end. Mais aussi en raison du coût de ce déplacement, estimé à plusieurs milliers d'euros.
"Coût estimé pour 2 heures de vol ≈ 12.000 euros, sans compter le coût de la sécurité et de l’équipe qui l’accompagnent", déplore le député LFI Sébastien Delogu, qui pointe le vote d'une aide à Mayotte par le Conseil muncipal de Pau à hauteur de 25.000 euros.
"C'est évidemment plus facile que de trouver des avions de ligne"
"Bayrou n'assistera 'qu'à distance' à la réunion de crise sur Mayotte. La raison? Il sera dans un jet en direction du conseil municipal de Pau, où il a l'intention de rester maire. Le peuple français mérite mieux qu'un Premier ministre illégitime à mi-temps", écrivait de son côté la vice-présidente insoumise de l'Assemblée nationale, Clémence Guetté.
"Je n'abuse jamais des moyens de l'État", se défend au micro de BFMTV François Bayrou. "Les ministres, Premiers ministres et présidents de la République sont accompagné par des services de sécurité (...) c'est évidemment plus facile que de trouver des avions de ligne", poursuit le chef du futur gouvernement.
Ce n'est pas la première fois que de courts déplacements par les airs de ministres suscitent les critiques.
En septembre 2023, Elisabeth Borne (alors Première ministre) et Gabriel Attal (alors ministre de l'Education nationale) s'étaient rendus à Rennes pour la rentrée scolaire. "Hypocrisie. Quand on a réellement pris conscience de la catastrophe climatique, on ne prend pas l'avion lorsqu'on peut faire le trajet en 1h30 avec le train", lançait Cyrielle Chatelain, la patronne des députés écologistes sur son compte X.
Le gouvernement effectue régulièrement des déplacements en avion, y compris pour des faibles distances, en dépit de l'interdiction des vols intérieurs en cas d'alternative en train de moins de 2h30. Parmi les arguments avancés: la sécurité des ministres et un agenda très contraint.