"Grotesque", "une intervention pour rien"... Les oppositions critiquent Sébastien Lecornu après sa prise de parole

Sébastien Lecornu sur le plateau de France 2, ce mercredi 8 octobre. - Ludovic MARIN
Sa prise de parole était attendue. Après deux jours "d'ultimes négociations" avec les différentes forces politiques représentées à l'Assemblée nationale (hors-La France insoumise et Rassemblement national), Sébastien Lecornu a déclaré sur France 2 que "sa mission est terminé", estimant "avoir tout essayé".
Ce mercredi 8 octobre, le Premier ministre démissionnaire a aussi affirmé que son successeur peut être nommé "dans les 48 prochaines heures" et qu'un projet de budget sera déposé ce lundi. Un calendrier qui a évidemment suscité les critiques des oppositions.
LFI réitère son appel à une "élection présidentielle tout de suite"
La cheffe de file des députés La France insoumise Mathilde Panot a réitéré son appel à "la démission" et au "départ d'Emmanuel Macron", qui "a fait perdre assez de temps au pays". Une position partagée par le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon qui demande la tenue d'"élection présidentielle tout de suite".
De son côté, Sébastien Lecornu a estimé que "ce n'est pas le moment de changer le président de la République" face au contexte international troublé, plaidant pour "la stabilité" de la position de la France.
À gauche, Clémentine Autain qualifie les déclarations d'"indécentes", "grotesques" et "pathétiques". Néanmoins, la députée de Seine-Saint-Denis estime que la possibilité de nommer d'un Premier ministre de gauche est "une hypothèse de sortie de crise, en tout cas pour changer de cap". Le député picard François Ruffin déplore "un pouvoir vide" sans Premier ministre ni budget.
Chez les socialistes, le député du Calvados Arthur Delaporte qualifie ce mercredi soir Sébastien Lecornu d'"analyste politique" qui "continue de croire en un 'socle' commun disloqué sous ses pieds".
Le chef de file des députés PS Boris Vallaud appelle à "laisser la gauche gouverner (...) après des des années de déni macroniste".
Sur Franceinfo, la Secrétaire générale des Écologistes Marine Tondelier plaide pour "une cohabitation" si "les macronistes veulent éviter une dissolution".
"Ils doivent nous laisser nous y coller", demande-t-elle.
L'ancien macroniste Aurélien Rousseau, qui a rejoint aujourd'hui Raphaël Glucksmann, voit "un chemin possible pour ne pas s'enferrer dans une crise qui abîme le pays". Le député des Yvelines plaide pour que "tout le monde accepte" de trouver "un compromis".
À l'extrême droite, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déploré "l'impasse des discussions de couloirs", alors que "la France a besoin de clarté, de stabilité, d'une nouvelle majorité" via un "retour aux urnes".
Le député RN Thomas Ménagé appelle; lui, sur France Télévisions à "retourner aux urnes", déplorant que la prise de parole de Sébastien Lecornu soit "une intervention pour rien".
Le président de l'Union des droites Éric Ciotti, allié du Rassemblement national, déplore que Sébastien Lecornu "embrouille les Français" afin de "donner du temps au Président déchu." Même son de cloche de la part du député RN du Nord Sébastien Chenu qui juge sur BFMTV que les propos de Sébastien Lecornu sont "faits pour gagner du temps".