Gouvernement: Emmanuel Macron affirme aux partis politiques que "personne ne veut redonner la main au RN"

Marine Le Pen et Emmanuel Macron le 21 juin 2022 à l'Assemblée nationale - Ludovic MARIN / POOL / AFP
"Sage nouvelle, sage décision". À sa sortie de l'Élysée, la cheffe des Écologistes Marine Tondelier s'est félicitée de la volonté d'Emmanuel Macron de "ne plus se mettre dans les mains du Rassemblement national". Ce mardi 10 décembre, le chef de l'État avait convoqué les chefs de partis politiques, à l'exception du RN et de LFI, dans l'espoir d'avancer sur la formation d'un gouvernement qui échapperait à la censure.
Selon plusieurs participants à BFMTV, Emmanuel Macron a assuré que "personne ne veut redonner la main au RN" dans ce futur gouvernement et sa formation.
Si Marine Tondelier déplore "aucun compromis, aucune concession" du camp présidentiel pour former une équipe gouvernementale, elle salue l'engagement du président de la République contre le parti de Marine Le Pen.
"Le président de la République a insisté plusieurs fois sur le fait qu'ils s'engageaient tous à ne plus se mettre dans les mains du Rassemblement national, à ne plus s'appuyer sur le Rassemblement national pour gouverner. Sage nouvelle, sage décision. Ils savent aussi où ça les a conduits", a-t-elle déclaré devant les journalistes à la sortie de la réunion à l'Élysée.
Cette entrevue de deux heures autour d'Emmanuel Macron ne semble toutefois pas avoir beaucoup fait avancer la situation de crise politique dans laquelle se trouve le pays, alors que le chef de l'État a exprimé son souhait de nommer un nouveau Premier ministre "dans les 48 heures."
Un Premier ministre de gauche?
Près d'une semaine après le vote de la motion de censure à l'Assemblée nationale, faisant tomber le fraîchement nommé Michel Barnier et ses ministres, les compromis semblent compliqués entre les différents camps politiques.
À gauche, les cadres du PS, ont exprimé trois conditions: aucune participation à un gouvernement dirigé par la droite ou dit "technique"; un Premier ministre "de gauche"; "un véritable changement de cap politique" sur des sujets comme "les retraites, le pouvoir d'achat, la justice fiscale...".
Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, estime lui que "les choses ont plutôt avancé" lors des discussions du jour, citant le renoncement de part et d'autre de la table du recours au 49-3 et à l'usage de la motion de censure.
Mais la nomination d'un Premier ministre de gauche n'est "pas crédible" par le chef de la Droite républicaine Laurent Wauquiez, qui assurait que cette réunion à l'Élysée ne pourrait qu'être une occasion de parler de "la méthode pour obtenir une non-censure" et "en aucun cas (d'une) participation à un gouvernement ou sur un programme".
De son côté, le RN dénonce son absence à la réunion d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Jordan Bardella la qualifiant de "méthodes d’un irrespect et d’une inélégance hallucinante pour nos 11 millions d’électeurs" et s'indignant d'une "inélégance hallucinante."