Gérald Darmanin promet d'employer "tous les moyens" pour "nettoyer les prisons" de ses difficultés

Gérald Darmanin ne fait pas de trêve de Noël. De retour au gouvernement et plus précisément à la Justice, le nouveau garde des Sceaux était déjà sur le terrain deux jours après sa nomination. En déplacement dans la Somme puis dans l'Oise, il a martelé son ambition de "nettoyer les prisons de toutes les difficultés que vivent les agents pénitentiaires" et d'employer "tous les moyens" pour y parvenir.
Concrètement, l'ancien patron de la place Beauveau souhaite cesser de faire des prisons "un lieu de la reproduction du crime", où des agents pénitentiaires sont "agressés" et soumis à des pressions "extrêmement fortes", et où des détenus "continuent leurs trafics".
Après s'être rendu au tribunal judiciaire d'Amiens, Gérald Darmanin a visité le centre pénitentiaire de Liancourt. Alors que la surpopulation carcérale en France devient de plus en plus problématique, le ministre de la Justice estime qu'"on doit pouvoir faire des choses beaucoup plus à taille humaine, un peu partout sur le territoire national".
"Justice plus rapide"
"Nous n'avons pas forcément besoin de prisons avec des miradors et des barbelés", d'après ce dernier, qui s'est dit "très sensible à l'idée que les petites peines, des peines courtes, doivent être exécutées".
Plus généralement, Gérald Darmanin a demandé des moyens plus importants pour son ministère afin de permettre une "justice plus rapide", précisant que "cette rapidité, elle passe par plus d'effectifs, plus de greffiers bien évidemment, et plus de magistrats." "Nous devons augmenter le budget de la Justice", a-t-il insisté, tout en promettant d'être "raisonnable" face aux contraintes budgétaires.
Selon ses dires, Gérald Darmanin s'entretiendra en ce sens lundi prochain avec Amélie de Montchalin, nouvelle ministre chargée des Comptes publics, qui avait quitté le gouvernement en juillet 2022 après sa défaite aux élections législatives.
Face aux inquiétudes de certains syndicats de la magistrature, le ministre de la Justice s'est employé à rassurer. "J'ai des convictions politiques, bien sûr (...) mais je suis un homme de dialogue", a-t-il déclaré, expliquant avoir appelé mardi "l'intégralité" des responsables syndicaux du monde de la justice, pour prendre langue avec eux et les rencontrer à partir de jeudi.