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Ecoutes de Sarkozy: les événements de la journée du 12 mars

Selon Le Monde, le parquet général donnait "régulièrement" des nouvelles de l'enquête sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy.

Selon Le Monde, le parquet général donnait "régulièrement" des nouvelles de l'enquête sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Jean-Marc Ayrault a reconnu mardi que l'exécutif avait été prévenu dès l'ouverture de cette enquête, le 26 février des écoutes menées contre Nicolas Sarkozy. Des documents présentés par la ministre en atteste et tendent à démontrer un possible trafic d'influence de l'ancien chef d'Etat.

Les écoutes de Nicolas Sarkozy plongent dans la tourmente Christiane Taubira. Accusée par la droite d'avoir "menti" en affirmant tout ignorer, la ministre de la Justice s'est défendue mercredi point par point et a exclu de démissionner.

Qui était au courant, à quel moment, et de quoi ? Cette triple question, et les réponses d'abord contradictoires du gouvernement, ont détourné au moins en partie l'attention qui était rivée sur l'ancien chef de l'Etat depuis que Le Monde a révélé, vendredi, qu'il était au coeur d'une nouvelle affaire de trafic d'influence sur la base d'écoutes téléphoniques.

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20h30 - Municipales: Taubira annule sa participation à deux meetings. La ministre de la Justice Christiane Taubira a annulé à la dernière minute, mercredi, sa participation à deux meetings organisés dans le cadre des élections municipales à Saint-Denis et à Montreuil. L'envoyée spéciale de BFMTV sur place rapporte un déplacement d'urgence à la prison de Fresnes.

20h - "Taubira doit démissionner", répète Copé. "Christiane Taubira a aujourd’hui réitéré ses mensonges [...] Pour prouver sa bonne foi, elle a brandi deux rapports, dont le Monde a révélé le contenu et qui contredisent point par point son argumentation. Ces révélations sont très graves, Christiane Taubira n’a désormais plus sa place au gouvernement et doit démissionner immédiatement", a dit par communiqué le président de l'UMP Jean-François Copé mercredi.

17h55 - "C'est une plaisanterie", fulmine Eric Dupond-Moretti sur BFMTV. Le célèbre avocat estime que l'absence de mise sur écoute de Thierry Herzog ne change absolument rien. Selon lui, la conversation d’une personne sur écoute avec son avocat "ne regarde personne". "Les avocats ne sont pas une annexe de renseignements du juge d’instruction", rappelle-t-il.

17h05- Le PS fait bloc derrière Christiane Taubira. "Que la Garde des Sceaux ait pu être informée, selon les modalités légalement prévues, est tout à fait normal. Jamais elle n'a nié avoir été mise au courant mais a seulement précisé qu'il n'y avait eu aucune intervention de sa part dans la procédure dans le respect du principe d'indépendance de la justice", écrit ainsi "La gauche forte", le mouvement mené par le député socialiste Yann Galut.

"On ne voit pas pourtant, sauf à confondre l'accessoire avec l'essentiel, ce que la connaissance ou la méconnaissance du gouvernement pourrait changer quoi que ce soit à la réalité des faits incriminés. En particulier, au fait que, sous le quinquennat précédent, le président en charge de la sécurité des Français n'était même pas été capable d'assurer la sécurité de son propre bureau" estime pour sa part Henri Emmanuelli dans un communiqué.

16h48 - Le Monde publie les rapports reçus par Christiane Taubira, de la part du parquet général. Selon ces documents, la ministre était bien informée du déroulement de l'enquête sur le supposé financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy. Philippe Lagauche, avocat général à la cour d'appel de Paris, écrit ainsi qu'il "rend régulièrement compte" du déroulé de l'affaire. Il évoque également clairement le contenu des écoutes: "il apparaît que les deux hommes (Sarkozy et Herzog, ndlr) évoquent à plusieurs reprises les interventions réelles ou supposées d'un magistrat du parquet général de la Cour de cassation", écrit-il ainsi.

16h33 - La présidente du FN Marine Le Pen estime dans un communiqué qu'UMP et PS font "tomber la vie politique française dans le caniveau". "La vie politique française prend une tournure déplorable. Multiples affaires Sarkozy, mensonges éhontés du gouvernement et notamment de la Garde des Sceaux : à quelques jours d'un scrutin électoral majeur, l'UMPS est en train de faire tomber la vie politique française dans le caniveau", affirme Marine Le Pen.

16h27 - L'avocat de Sarkozy, Me Herzog, n'a pas été placé sur écoute par les juges, précise le parquet financier.

16h25 - Nicolas Sarkozy était placé sur écoute depuis le 3 septembre 2013, confie le parquet financier. Deux téléphones utilisés par Nicolas Sarkozy ont été placés sur écoute les 3 et 19 septembre 2013, sur ordonnance des juges enquêtant sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

15h10 - "Je croyais que le temps de Nixon était révolu". Dans Le Monde, Jean-Pierre Raffarin qualifie l'affaire des écoutes d'"affaire majeure". "Je croyais que le temps de Nixon était révolu", a t-il poursuivi. "Je ne connais pas les développements à venir mais je suis sûr qu'il y en aura (...) Si mon garde des sceaux Dominique Perben m'avait fait part d'écoutes sur Lionel Jospin, j'en aurais fait part dans la seconde au président de la République. J'ai eu l'occasion très souvent, dès qu'une information était ultrasensible, d'en avertir le président de la République. Il n'y a pas d'autre procédure possible."

14h10 - Bartolone concède un besoin "d'amélioration" dans la communication du gouvernement. "Qu'il y ait de l'amélioration à avoir, des marges de progression dans le cadre de la communication gouvernementale, j'en conviens, mais c'est leur problème (...) C'est certainement au Premier ministre de reprendre la parole de ses différents ministres pour dire exactement ce qu'il en était de la connaissance du dossier des différents ministres", a déclaré le président de l'Assemblée nationale lors du Talk Orange-Le Figaro.

"Je n'ai aucun doute: il n'y a aucune intervention gouvernementale dans le cadre de cette affaire (...) aucune volonté d'intervenir sur une démarche judiciaire", a-t-il ajouté.

13h35 - L'UMP Georges Fenech demande à Taubira de publier la note de synthèse. "On aimerait bien savoir ce qu'il y a dans cette note de synthèse, je mets au défi Madame Taubira de publier cette note de synthèse qui n'est pas couverte pas le secret de l'instruction, nous saurons ainsi exactement de quoi elle était informée" a déclaré sur BFMTV le député UMP du Rhône.

13h - Ayrault confirme Taubira au gouvernement. "La ministre de la justice a sa place au gouvernement", a assuré le Premier ministre alors que l'opposition réclame sa démission.

"Oui, elle a sa place au gouvernement. Ce qui n'a pas sa place, c'est la rumeur, c'est la désinformation, c'est le dénigrement, en particulier le dénigrement de la justice qui travaille en toute indépendance dans notre pays, que cela gêne ou ne gêne pas. Il n'y a pas de problème, il faut que la justice passe et elle passera", a déclaré Jean-Marc Ayrault dans la cour de l'Elysée.

"Je n'ai jamais donné de dates c'est le jour suivant que j'ai été informé par Madame Taubira, pas des écoutes mais d'un fait nouveau, qu'il y avait des risques de trafics d'influence et c'est cette information dont nous avons eu connaissance et rien d'autre" a-t-il poursuivi.

12h30 - Taubira contre-attaque. "Il y a des questions à se poser sur l'institution judiciaire avant le 6 mai 2012 [date de l'élection de François Hollande]", avance Christiane Taubira. "Il y a des réflexes qui montrent que des personnes sont restées dans la culture de la justice sous l'ancien quinquennat. Parler d'espionnage politique, c'est faire une confusion des genres."

12h22 - "Je n'ai pas informé le président" des écoutes. Christiane Taubira affirme qu'elle 'n'a pas informé le président" des écoutes. Mais elle reconnaît avoir informé le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de "l'ouverture d'une information judiciaire. C'est ma responsabilité de faire en sorte que le Premier ministre ne soit pas pris de court. Mais je ne suis pas informée du contenu des écoutes, donc je ne peux pas l'en informer!".

12h13 - Taubira: "je n'ai pas d'information sur le contenu" des écoutes. "Les actes de procédure, ce n'est pas moi qui les décide". En colère, la garde des Sceaux répète devant la presse: "je n'ai pas d'information sur la date, la durée et le contenu" des écoutes. Elle brandit devant les caméras des documents "remontés à la chancellerie".

"Je mets de la passion parce que je suis tellement héberluée par ce qu'il se passe depuis 24 heures!", s'exclame la ministre. "Certaines personnes n'arrivent pas à concevoir que la justice soit indépendante".

12h10 - Christiane Taubira: "je n'ai pas menti". Le compte-rendu du Conseil des ministres commence avec une "invitée surprise", Christiane Taubira. "Non, je n'ai pas menti", affirme la garde des Sceaux. "Et non, je ne démissionne pas".

11h50 - La mise au point de François Hollande. Le ministre en charge des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, rapporte la mise au point de François Hollande en début de Conseil des ministres. "Il a rappelé qu'il était constitutionnellement le garant de l'indépendance de la justice, et qu'il était attaché à la présomption d'innocence et aux droits de la défense", raconte Alain Vidalies.

Le ministre a par ailleurs "réitéré [s]es félicitations à l'UMP, car on est face à l'une des plus belles opérations d'enfumage politique et médiatique (...) Le piège et la manipulation sont magnifiques, mais à la fin, il ne restera que la vérité".

|||sondage|||1704

11h35 - Le Conseil des ministres est terminé. Les ministres quittent l'Elysée, souriants mais pour l'instant muets sur l'affaire Taubira. La garde des Sceaux est sortie sans un mot, mais elle sera exceptionnellement présente lors du compte-rendu de la réunion.

11h11 - Pour l'UMP Patrick Ollier, " François Hollande savait". L'UMP demande sur Twitter au gouvernement "de franchir un pas dans la vérité" et d'admettre que François Hollande était au courant des écoutes de Nicolas Sarkozy, le 26 février.

#Ayrault a dit 1 évidence Le GVT savait depuis le 26 fev pour les #écoutes NS. Il faut gravir 1marche de + vers la vérité #Hollande savait !
— Patrick Ollier (@patrick_ollier) March 12, 2014

10h41 - Harlem Désir dénonce une "opération d'enfumage" de l'UMP. "Christiane Taubira n'était pas au courant du déclenchement des écoutes, juste au courant plus tard lors de l'ouverture de l'information judiciaire, elle n'a donc pas interféré avec la justice" 'L'UMP doit comprendre que la justice est désormais indépendante", ajoute-t-il.

10h00 - Le président de l'UMP Jean-François Copé réclame la démission de la garde des Sceaux Christiane Taubira pour avoir "menti" en affirmant ignorer les écoutes visant Nicolas Sarkozy.

09h41 - Michèle Alliot-Marie appelle à la démission ou au limogeage de Christiane Taubira. L'ancienne ministre UMP de la Justice recommande à Jean-Marc Ayrault le limogeage de Christiane Taubira si elle "ne démissionne pas" après avoir déclaré avoir appris vendredi l'existence d'écoutes judiciaires visant Nicolas Sarkozy avant d'être contredite par le Premier ministre.

08h40 - Christian Jacob, chef de file des députés UMP, s'indigne sur BFMTV du "mensonge effronté" de Christiane Taubira. "C'est la raison pour laquelle, dès hier, j'ai demandé à ce que le gouvernement convoque le Parlement et qu'il y ait une explication devant la représentation nationale. Dans quelle autre République ça pourrait se passer, un ministre de la Justice qui ment de manière effrontée, un Premier ministre qui refuse de répondre aux questions sur une affaire de grande écoute aussi grave que celle-là ?", s'emporte Christian Jacob.

08h20 - Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls affirme sur RTL qu'il avait été mis au courant par la presse, et pas avant, des écoutes visant Nicolas Sarkozy et son avocat. Il explique avoir appris l'existence de ces écoutes "à l'occasion des révélations du Monde" le 7 mars.

08h00- Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a reconnu mardi soir que l'exécutif était au courant de cette procédure depuis le 26 février, date de l'ouverture d'une information judiciaire visant l'ex-président. Lundi la garde des Sceaux affirmait n'en avoir pris connaissance que par la presse.

|||>> L'ESSENTIEL

• L'UMP réclame la démission de Taubira

• "Je ne démissionnerai pas", affirme  la ministre qui a été confirmée par le Premier ministre au sein de gouvernement.

Hélène Favier et Ariane Kujawski et Samuel Auffray