Du "bon sens": Retailleau maintient ses propos sur l'immigration qui n'est "pas une chance" à ses yeux

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, à l'Élysée le 10 octobre 2024 - Ludovic MARIN / AFP
Bruno Retailleau n’en démord pas. Pourfendeur régulier de la "bien-pensance" ou du "politiquement correct", le très droitier ministre de l’Intérieur maintient ses propos sur l’immigration, quitte à choquer: ce n'est "pas une chance" lorsqu'on ne la "contrôle pas", selon lui.
"Le bon sens commande de (le) reconnaître", déclare l'ancien patron des sénateurs LR, interrogé sur France Inter, ce jeudi 24 octobre.
Tant pis donc si ses déclarations préalables, tenues sur LCI le 29 septembre, lui ont valu d'être accusé de faire le jeu de l'extrême droite et des critiques allant de la gauche au camp présidentiel. Pour lui, l'immigration aujourd'hui ne serait bonne ni pour les migrants ni pour la France.
"Il faut être réaliste"
Concernant ces derniers, "je veux rappeler les drames qui se passent en Méditerranée et dans la Manche. Les drames qui se passent quand on ne veut pas s’intégrer", dit-il, allant jusqu'à parler de "ghettos". Et l'ancien du Mouvement pour la France du souverainiste Philippe de Villiers de questionner:
"Est-ce que c’est une chance lorsqu’ils sont jetés sur les routes de l’exode? Les femmes sont violées parce qu'ils (les migrants, NDLR) sont aux mains de trafiquants d’êtres humains. Ils traversent la Méditérrané en prenant le risque. Ils arrivent en France en pensant que c’est un eldorado. Ils se retrouvent Porte de la Chapelle (18e arrondissement de Paris, à la frontière avec la Seine-Saint-Denis, NDLR) et vous pensez que c’est une chance? Il faut être réaliste."
Bruno Retailleau est régulièrement critiqué par la gauche mais aussi par les macronistes depuis sa nomination place Beauvau le 21 septembre dernier. En raison de ses différentes déclarations sur l'immigration, mais aussi pour ses positions particulièrement conservatrices (soutien à la Manif pour tous, opposition à la constitutionnalisation de l'IVG...) ou sa remise en cause récemment de l'État de droit.
Une partie du camp présidentiel montre également des désaccords concernant sa ligne de conduite vis-à-vis de la prochaine loi immigration, annoncée pour début 2025. Le Vendéen souhaite reprendre des dispositions du texte précédent, voté en décembre 2023, qui avaient été censurées par le Conseil constitutionnel.
Des députés Renaissance préféreraient en rester à la législation actuelle. Il faut dire que le dernier projet de loi, largement durci sous la pression de LR, avait créé de fortes tensions, la gauche dénonçant un texte revenant à instaurer la "préférence nationale", défendue de longue date par le RN.