Bruno Retailleau nuance ses propos "volontairement coupés" sur l'État de droit

Nouvelle explication. Devant les députés de la Commission des Lois, Bruno Retailleau est de nouveau revenu ce mercredi 2 octobre sur les propos qu'il a tenus au sujet de l'État de droit et qui ont fait l'objet d'un recadrage de la part de Michel Barnier lors de son discours de politique générale ce mardi.
"À aucun moment, je n'ai voulu abolir l'État de droit, à aucun moment", a martelé le ministre de l'Intérieur devant les députés, assurant qu'une partie de ses propos a "volontairement été coupée".
"Déplacer le curseur"
Il s'est attiré les foudres de la gauche et de la macronie en déclarant dans le dernier numéro du Journal du dimanche que l'État de droit n'était "pas intangible ni sacré".
"J'ai simplement dit qu'il fallait déplacer le curseur dans l'État de droit, comme nous l'avons fait au moment du terrorisme et du Covid (...) entre les deux pôles libertés publiques et protection de la société", a-t-il nuancé ce mercredi.
"Quand il y a une règle qui doit évoluer, on l'a fait évoluer"
Le ministre a aussi expliqué "contester" ceux qui "se cachent derrière l'État de droit pour agréger à l'État de droit des règles qui ne constituent pas l'alpha et l'oméga de l'État de droit".
"En permanence on doit ajuster non pas l'État de droit tel qu'il est dans ses principes intangibles mais je me bats pour faire en sorte qu'on protège les concitoyens et que quand il y a une règle qui doit évoluer on l'a fasse évoluer, il n'y a pas d'impossibilisme juridique", a poursuivi Bruno Retailleau.
Après la polémique suscitée par ses propos, il a déploré mardi dans un communiqué de "faux débats" et persisté en appelant à "regarder la réalité en face", estimant que "le droit ne protège pas suffisament les Français".
"Il ne faut pas confondre l'État de droit, qui fixe des grandes exigences en termes de liberté et de dignité, avec l'état du droit, qui varie selon les contextes, parce qu'ils doivent correspondre aux demandes des citoyens", a-t-il ajouté ce mercredi dans le Figaro Magazine.