"Ça ne marche pas": Darmanin défavorable aux peines plancher pour les agresseurs de policiers

Le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin à l'Elysée à Paris, le 28 avril 2021 - GONZALO FUENTES © 2019 AFP
C'est l'une des revendications qui doit être mise en avant par les syndicats de police lors du rassemblement organisé ce mercredi devant l'Assemblée nationale. Interrogé dans la matinée au micro de France Inter, Gérald Darmanin s'est dit défavorable au principe des peines minimales pour les agresseurs récidivistes de membres des forces de l'ordre, assurant "ne pas aimer les combats idéologiques quand les policiers sont attaqués".
30% des peines plancher appliquées
Gérald Darmanin rappelle que les peines plancher, mises en place sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et jusqu'en 2014, concernaient uniquement les récidivistes, que les juges pouvaient y déroger, et que "seulement 30%" de ces peines étaient appliquées" "Ça ne marche pas", résume-t-il.
Il reconnait néanmoins une nécessité "d'améliorer la réponse pénale" pour aider les magistrats "à mieux condamner", tout en estimant qu'il y a encore "beaucoup de travail à faire".
Invité par la suite à réagir aux déclarations du candidat à la présidentielle Xavier Bertrand, qui estime a contrario que les peines plancher ont fonctionné durant le mandat de Nicolas Sarkozy pour faire baisser la délinquance, Gérald Darmanin trouve la comparaison "hasardeuse":
"Ce n'était pas la même époque, il n'y avait pas les réseaux sociaux d'aujourd'hui, Snapchat n'était pas le réseau social de la drogue par exemple", estime-t-il. À ce moment-là, "il n'y avait pas le terrorisme islamiste que nous connaissons" ni les gilets jaunes: "Je pense qu'on ne peut pas comparer les époques d'il y a quinze ans."
Pour Gérald Darmanin, ce ne sont donc pas les peines plancher mais plus d'investissement dans la justice et davantage de forces de l'ordre sur le terrain qui permettront une meilleure réponse aux agressions des policiers. Il estime au passage que le quinquennat d'Emmanuel Macron a reçu "la délinquance en héritage" de ses prédecesseurs.