Bruno Retailleau assure qu'il "n'imite pas le RN" et "parle selon ses convictions"

Bruno Retailleau, membre du parti Les Républicains, parle-t-il comme le Rassemblement national (RN)? Oui, à entendre la formation d'extrême droite, qui ne manque pas de le souligner. Oui, aussi, selon la gauche, en première ligne pour dénoncer l'action du ministre de l'Intérieur, également critiquée par des macronistes.
Et le principal intéressé? "Toutes celles et ceux qui me connaissent savent que je n'ai jamais changé de ligne", répond-il sur BFMTV-RMC ce vendredi 1er novembre. L'ancien membre du Mouvement pour la France, fondé par le souverainiste Philippe de Villiers, ajoute: "Je n’imite pas le Rassemblement national. Je parle selon mes convictions."
"Bon sens"
Et comme une "énorme majorité de Français", estime-t-il encore. Avant de s'en prendre, comme souvent, à ces "hommes et femmes politiques" qui "ont courbé l'échine" face au "politiquement" et "médiatiquement correct".
Au micro de BFMTV-RMC, le patron de la place Beauvau met en avant le "bon sens". "Le bon sens, c'est de se dire que quand un étranger que l'on accueille, généreusement très souvent, franchit les lignes rouges, il n'a plus rien à faire sur le sol français", juge-t-il.
Bruno Retailleau ne trouve rien à redire à la séquence qui s'est jouée la veille à l'Assemblée nationale. Lorsque son ministre délégué Nicolas Daragon (LR) a donné en partie "raison" au RN sur son constat, même s'il s'est opposé au fond du texte.
Ce dernier a recueilli les applaudissements du RN en déclarant: "L'étranger qui assassine dehors, l'étranger qui viole dehors (...); l'étranger voleur, harceleur, agresseur trois fois dehors."
Pas de quoi faire sourcilier Bruno Retailleau: "Ce qui m’importe est ce qu’il dit. Et ce qu’il dit est parfaitement juste. Quand un étranger est accueilli en France, il doit respecter nos lois", defend-il.
Un ministre dans le viseur de la gauche
Depuis sa nomination, le 21 septembre dernier, Bruno Retailleau est régulièrement critiqué par la gauche mais aussi par une partie des macronistes. Tant pour certaines déclarations - du type "l'immigration n'est pas une chance" - que pour la politique qu'il souhaite mener.
Le ministre veut reprendre des dispositions de la dernière loi immigration, censurées par le Conseil constitutionnel, pour le compte du prochain texte du gouvernement, annoncé pour début 2025.
Exemple: le rétablissement du déli de séjour irrégulier, le durcissement du regroupement familial, ou encore l'allongement de la durée nécessaire pour que des étrangers perçoivent les allocations familiales.
Début octobre, lors du discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, Marine Le Pen avait demandé une nouvelle loi immigration "reprenant à minima les dispositions du Conseil constitutionnel".