Défilé du FN: trois Femen perturbent le discours de Marine Le Pen
Une journée du premier mai décidément très particulière pour Marine Le Pen. Alors que la présidente du FN, qui a défilé pour la première fois sans son père, entamait son discours sur la place de l'Opéra vendredi, trois Femen aux seins nus sont apparues sur le balcon d'un immeuble de la place et ont déroulé d'immenses drapeaux "Heil Le Pen" en brandissant un fumigène.
Les militants du FN ont fortement marqué leur désapprobation, obligeant Marine Le Pen à interrompre son discours, manifestement déstabilisée. Le service d'ordre du parti a fini par déloger brutalement les Femen et ont arraché leurs banderoles. Après cette évacuation musclée, l'un des trois membres du service d'ordre a brandi le poing en signe de victoire, criant "la France aux Français".
Un acte "paradoxal" pour Marine Le Pen
Marine Le Pen n'a pas manqué de réagir à cette interruption: "il est paradoxal lorsqu'on se dit féministe de perturber un hommage à Jeanne d'Arc", a-t-elle lancé. Petite phrase aussitôt reprise sur son compte Twitter.
"Je crois que certaines vont devoir aller se rhabiller", a-t-elle encore ajouté au micro.
Comment le FN a-t-il pu déloger les Femen?
Les trois militantes ont été interpellées avec un accompagnateur, ainsi que trois personnes de la sécurité du FN. Aucun d'entre eux n'a été mis en garde à vue. Selon les premiers éléments dont dispose la police, les Femen n'ont pas été blessées et ne souhaitent pas "à ce stade" déposer plainte, les chargés de la sécurité du FN non plus, a-t-on expliqué de source policière.
L'hôtel dont un balcon a été utilisé par les Femen pour leur action réserve quant à lui sa décision, selon la même source. Un peu plus tôt, la chef de file des Femen en France, Inna Shevchenko, avait indiqué que les trois militantes féministes étaient "retenues par le service d'ordre du FN".
"Nous nous demandons pourquoi le personnel de l'hôtel les a laissés entrer", s'est d'ailleurs interrogée Inna Shevchenko. Selon France 2, un membre du personnel de l'hôtel les aurait pris pour des policiers en civil.
Un peu plus tôt, alors que Marine Le Pen s'apprêtait à déposer une gerbe de fleurs aux pieds de la statue de Jeanne d'Arc, les Femen avaient déjà perturbé l'hommage en se montrant seins nus. Elles avaient déjà été repoussées par le service d'ordre du Front national.
Des scènes jugées "effrayantes" par Manuel Valls. Dans un tweet sur le premier mai, le Premier ministre appelle à retenir de cette date "les conquêtes et le progrès social, plutôt que le spectacle effrayant d'une extrême droite qui ne change pas".