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Budget 2025: Marine Le Pen prévient que le RN votera la censure "si le pouvoir d'achat des Français est amputé"

La cheffe des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale le 31 octobre 2024

La cheffe des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale le 31 octobre 2024 - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Avant sa rencontre avec Michel Barnier ce lundi 25 novembre, la leader du RN affiche ses exigences, laissant à nouveau planer la menace de la motion de censure.

Le Rassemblement national en fait une "ligne rouge" qui, si elle est franchie, entraînerait le vote d'une motion de censure. "Nous n'accepterons pas que le pouvoir d'achat des Français soit amputé" dans le projet de budget pour 2025 du gouvernement, menace Marine Le Pen ce mercredi 20 novembre sur RTL.

Concernant ce texte, "le problème n'est pas celui du 49.3", article que Michel Barnier va "probablement" utiliser, de son propre aveu, en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée pour faire adopter le projet de loi sans vote des députés. "Le problème est: qu’est-ce qu’il y a dans le budget?"

Autrement dit, quelles mesures Michel Barnier retiendra dans la mouture finale?

"Nous n'avons pas été entendus"

Marine Le Pen rappelle les demandes initiales de son groupe: "Ne pas alourdir la fiscalité sur les particuliers, les entrepreneurs, ne pas faire payer les retraités, faire des économies structurelles sur les dépenses de fonctionnement de l’État."

"Or, nous n'avons pas été entendus, nous n'avons même pas été écoutés", déplore-t-elle, à l'image des déclarations entendus chez les élus RN, qui espéraient jouer les premiers rôles sur ce projet de loi.

Face au déroulement des débats budgétaires, le ton conciliant accompagnant les premiers pas de Michel Barnier - dont l'extrême droite avait permis la nomination en excluant une censure a priori - a laissé place à l'amertume.

Rencontre avec Michel Barnier lundi prochain

La menace de la censure est devenue sérieuse. Si "la décision n'est pas prise", le gouvernement "au moment où nous nous parlons, [en] prend le chemin", résumait Jordan Bardella, président du RN, sur BFMTV ce lundi.

Marine Le Pen aura l'occasion de faire passer le message directement à Michel Barnier lundi 25 novembre, alors que le Premier ministre reçoit les chefs de groupes parlementaires la semaine prochaine.

Cette séquence intervient au moment où cette dernière est elle-même en difficulté après les réquisitions du parquet, qui a réclamé cinq d'inéligibilité avec exécution provisoire contre elle mercredi dernier, dans le cadre du procès des assistants parlementaires du FN. De quoi jeter un flou sur sa participation à la prochaine élection présidentielle.

En attendant la décision du tribunal, les débats sur une potentielle censure pourraient lui permettre de revenir au centre du jeu, même si Jordan Bardella a refusé tout lien entre cette décision et l'actualité judiciaire la semaine dernière sur CNews et Europe 1. "On ne mélange pas tout", a-t-il dit, assurant que la censure se ferait "pour des raisons politiques".

Baptiste Farge