1er mai: Marine Le Pen harangue ses troupes avant les Européennes

La présidente du Front national lors de son meeting du 1er mai, en 2012 - -
Après une moisson municipale satisfaisante, le FN espère désormais une récolte tout aussi bonne pour les européennes du 25 mai. A trois semaines du scrutin, le traditionnel défilé du 1er mai s'annonce pour le parti de Marine Le Pen comme une opportunité idéale pour faire fructifier son discours et ses ambitions.
Dans un contexte de désaveu de l'exécutif et de chômage massif, les sondages placent le FN premier ou second, à un niveau situé entre 20 et 25% des intentions de vote, ce qui lui permettrait d'envoyer à Strasbourg une vingtaine d'eurodéputés.
Il faut comparer ce niveau actuel du FN à ses 6,34% et ses 3 eurodéputés (Jean-Marie et Marine Le Pen, Bruno Gollnisch), acquis aux européennes de 2009.
Rappel battu sur les sites des fédérations FN
Pour les frontistes aussi, l'enjeu immédiat consiste à mobiliser les électeurs, alors que seuls 35% des Français sont "tout à fait certains d'aller voter", selon un sondage CSA publié jeudi.
Dès lors, l'objectif est de faire de ce traditionnel défilé du Front national une journée "historique", selon le mot de son secrétaire général Steeve Briois, le nouveau maire FN de Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais.
"Au moins une centaine" de cars rejoignent ainsi Paris pour le défilé du 1er mai, a précisé son adjoint Nicolas Bay. Le rappel est battu sur les sites internet des fédérations FN: ce 1er mai "doit être un succès d'affluence et de ferveur militante" (Lille métropole). Il faut "faire une véritable démonstration de force" (Vaucluse).
"Non à Bruxelles, oui à la France"
Dans le cortège, qui s'élancera jeudi à 10 heures dans les rues de Paris, les nouveaux maires FN seront en bonne place, derrière la présidente et les huit autres membres du bureau exécutif, et devant les candidats aux élections européennes, a précisé le directeur de la communication du FN, Alain Vizier.
A midi, lors de son traditionnel discours transformé en "grand meeting national" pour les européennes sur la place de l'Opéra, Marine Le Pen devrait décliner ses axes de campagne déjà connus: "Non à Bruxelles, oui à la France", avec le "protectionnisme intelligent", l'arrêt de l'immigration, le retour à une monnaie nationale, une "politique agricole française", etc.
Le FN entend plus que jamais être le 25 mai au soir le "premier parti de France". Il arrive à ce défilé "en position favorable, grâce à la dynamique positive issue des municipales. Le scrutin européen lui donne l'occasion de développer leur argument selon lequel l'UMP et le PS partagent les postulats fondamentaux sur l'UE", décrypte Jean-Yves Camus, chercheur à l'Iris et spécialiste de l'extrême droite.