"Faisons bloc": Macron appelle à combattre le communautarisme sans stigmatiser les musulmans

En pleine polémique sur le port du voile lors des sorties scolaires, le chef de l'État a vivement dénoncé le "raccourci fatal" entre lutte contre le terrorisme et islam. Emmanuel Macron a appelé à "être intraitable avec le communautarisme", sans pour autant stigmatiser "nos concitoyens".

Emmanuel Macron a réagi, ce mercredi lors d'une conférence de presse à Toulouse, à la polémique née la semaine dernière sur le port de signes religieux par des accompagnatrices bénévoles lors des sorties scolaires. Le chef de l'État, qui avait déjà appelé à ne pas faire d'"amalgames", a dénoncé "un raccourci fatal" entre lutte contre le terrorisme et islam.

"Il faut faire bloc avec tous nos concitoyens", a déclaré Emmanuel Macron, qui s'exprimait en direct lors d'une conférence de presse commune avec Angela Merkel. "Depuis 15 jours, tout a été confondu. Il y a beaucoup d’irresponsabilité chez les commentateurs politiques", a-t-il ajouté.

"Ne stigmatisons pas nos citoyens!" 

Le président a ensuite appelé à être "intraitable avec le communautarisme". "Faisons bloc et ne nous divisons pas pour lutter d'abord et avant tout contre la radicalisation dans notre société, oeuvrons pour que la République soit partout. Ne stigmatisons pas nos citoyens! Faire bloc, c’est ça la République", a-t-il déclaré, avant de déplorer l'attitude de certains hommes politiques ces derniers jours: "des gens payés pour faire des commentaires."

"Le communautarisme n’est pas le terrorisme. Le gouvernement est engagé, il continuera de l’être. La République doit reconquérir ses droits. Je serai intransigeant", a ajouté le chef de l'État, alors que le gouvernement a répété ces derniers jours qu'il ne souhaitait pas légiférer sur ce sujet, considérant que le principe de laïcité était suffisant.

Dans la foulée de son intervention, Emmanuel Macron a rapidement été rejoint par Bernard Cazeneuve. Ce mercredi soir sur notre antenne, l'ancien Premier ministre a estimé qu'Emmanuel Macron avait eu "raison de dire qu’il faut faire bloc". "Il ne peut se permettre, lorsque de tels dangers se présentent à la nation, de préconiser la division et le désordre", a déclaré Bernard Cazeneuve face à Ruth Elkrief.

Jeanne Bulant