"Les idées de merde", "l'autre con": parlez-vous le Philippe Poutou?

Philippe Poutou, candidat à l'élection présidentielle - Pascal Guyot - AFP
Son style détonne. Ses petites phrases, aussi. Notamment lors du débat présidentiel à 11 candidats, où d'aucuns l'ont considéré comme un "sniper". A moins de deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, Philippe Poutou bénéficie aujourd'hui d'une nouvelle notoriété. Et son langage n'y est pas étranger.
Au lendemain du grand débat pour la présidentielle organisé en simultané sur notre antenne et chez nos confrères de CNews la semaine dernière, la prestation du candidat du NPA avait été l'une à susciter le plus de réactions. Lorsqu'il s'est attaqué directement à François Fillon et Marine Le Pen, au sujet de leurs affaires judiciaires, Philippe Poutou s'est clairement démarqué dans ce qui restera comme la séquence majeure de cette soirée.
A la limite de l'impolitesse?
Au-delà de même du propos, sa manière d'invectiver les candidats, "Fillon", "Le Pen", sans évoquer "Monsieur" ou "Madame", et sans citer leurs prénoms, a aussi été très remarquée. A la limite de l'impolitesse, aux yeux de certains commentateurs, déjà bien choqués par sa tenue: Philippe Poutou étant le seul à s'être présenté sans costume, avec un simple tee-shirt.
Invité à passer son Entretien d'embauche avec Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV ce lundi matin, le candidat ouvrier est revenu sur ces accusations. "Je ne l'ai pas regretté", a ainsi affirmé celui qui avait également refusé de poser à côté des autres candidats pour la traditionnelle photo de famille juste avant le début des échanges.
Une question "d'hypocrisie"
Timide par moment, et très direct par d'autres, Philippe Poutou n'a de nouveau pas eu sa langue dans sa poche ce lundi matin. En revenant sur son vote accordé à François Hollande au second tour de l'élection présidentielle de 2012, le candidat du NPA n'a pas hésité à manier l'injure en expliquant avoir voulu "dégager l'autre con", dans une référence évidente à Nicolas Sarkozy. Un petit mot qu'il a semblé vouloir retenir au dernier moment... mais trop tard.
Même constat au moment d'évoquer la tentation du vote Marine Le Pen dans le milieu d'ouvrier, le syndicaliste jugeant que dans "une situation merdique, les idées de merde récupèrent".
Un terrain linguistique sur lequel ses autres rivaux ne s'aventurent guère. Et que Philippe Poutou assume complètement: "Ce n'est pas ma famille ni mes collègues", a-t-il expliqué sur notre plateau ce lundi matin. Avant d'aller encore plus loin, pour conclure: "Ce n'est pas une question de fair-play, mais simplement d'hypocrisie."