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Extrême gauche

Jean-Luc Mélenchon sera candidat aux législatives, probablement à Marseille

Le député européen Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat de La France insoumise à la présidentielle, a annoncé ce mercredi matin sur BFMTV et RMC sa candidature aux législatives des 11 et 18 juin prochains.

Invité mercredi matin sur BFMTV et RMC, Jean-Luc Mélenchon annonce qu'il sera candidat aux législatives, probablement à Marseille, "dans la courte liste" avec Lille et Toulouse, autant de villes où le candidat de La France insoumise est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle. Pas question de parachutage: "Je suis partout chez moi, la France est ma patrie. (...) Je fais des escales dans l'existence comme beaucoup de Français, et vous savez, à Marseille, le nombre de gens qui sont là par escale".

Le leader de La France insoumise est arrivé en tête dans trois circonscriptions de Marseille. Dans la 4e, il a réuni de loin le plus grand nombre de bulletins (39,1%) face à ses poursuivants Emmanuel Macron (21,8%) et Marine Le Pen (14,4%). Dans la 5e circonscription, l'écart est plus serré, mais Jean-Luc Mélenchon a tout de même obtenu 25,1% des voix, contre 22,1% pour le candidat d'En Marche!, 20,2% pour François Fillon et 19,6% pour la candidate soutenue par le Front national.

Enfin, dans la 7e, il a obtenu 38,6% des suffrages, très loin devant Marine Le Pen (26,1%) et Emmanuel Macron (17%). De fait, cette 7e circonscription apparaît favorable: la présence d'un député sortant socialiste pourrait conduire à une triangulaire, voire à une quadrangulaire, qui garantirait la victoire de Jean-Luc Mélenchon.

"L'affaire n'est pas dite", veut tempérer l'intéressé, et "avant de retrouver l'ardeur et l'optimisme, souffrez qu'il y ait quelques jours qui passent". "J'irai jeudi faire des visites de courtoisie (à Marseille, NDLR), et si elles sont positives, il ne sera pas nécessaire que j'aille à Toulouse, où je comptais aller, ou à Lille", détaille-t-il.

"Ne donnez pas les pleins pouvoirs à monsieur Macron"

La France insoumise ne présentera au total "pas tout à fait" 577 candidats sous son étiquette, Jean-Luc Mélenchon évoquant des soutiens à d'autres candidats en Nouvelle-Calédonie, en Martinique et en Guyane. "En métropole, il y a des candidats qui sont des alliés, que nous avons investis". Jean-Luc Mélenchon ajoute: "Je démarre une campagne pour gagner. Ne donnez pas les pleins pouvoirs à monsieur Macron".

Aucun accord national n'a été signé avec le PCF en vue des législatives, rappelle Jean-Luc Mélenchon, affirmant que Pierre Laurent "ment" lorsqu'il affirme que La France insoumise a refusé cet accord. "Je demande (aux communistes, NDLR) d'arrêter d'utiliser ma tête, mon nom" sur les affiches de campagne, rappelant toutefois qu'"il y a plus de dix candidats communistes investis" par La France insoumise pour les législatives. Quant à Benoît Hamon, "s'il quitte le Parti socialiste avec ses amis, demain matin je le rencontre. Et nous faisons un accord, parce qu'on n'aura aucun mal à le faire. Mais il ne veut pas quitter le Parti socialiste, il veut avoir le poing et la rose, et en plus Mélenchon".

L'ex-candidat de La France insoumise ne "dira pas" s'il a oui ou non voté Emmanuel Macron au second tour: "Ce ne serait pas loyal. C'est mon choix personnel, je ne fais la leçon à personne".

"Il restera une image monarchique" d'Emmanuel Macron

Sur notre antenne, Jean-Luc Mélenchon critique la mise en scène d'Emmanuel Macron dimanche dernier au Louvre, "un des symboles de la monarchie française". "C'est son style, je n'aurais pas fait ça du tout". Il "restera une image monarchique qu'il a voulu donner de lui et qui correspond à ses obligations, car il n'a pas de majorité, donc il est obligé d'être le plus césarien de tous les Présidents". Mais "il est élu et je le reconnais sans barguigner" ajoute Jean-Luc Mélenchon. "Je lui présente des vœux pour accomplir sa mission, d'abord des vœux de bonne santé. Et puis après, je vais le combattre implacablement, en me portant à la tête, si les électeurs le veulent, d'une cohabitation, s'il est possible de la réaliser".

L'ex-candidat de La France insoumise admet sa "déception" au soir du premier tour de la présidentielle. "Tout le monde m'avait dit que c'était dans un mouchoir de poche", mais "il n'a jamais été dans mon intention de remettre en cause le résultat d'une élection dans mon pays".

Alexandre Le Mer