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Législatives

Législatives: parasité par Manuel Valls, le PS présente son plan de bataille

Profil des candidats, alliances, relations avec le nouveau président de la République, le parti socialiste a précisé sa stratégie pour le scrutin des 11 et 18 juin.

Ils ont fait la "synthèse". Malgré les tiraillements entre ceux qui penchent vers Emmanuel Macron et ceux qui se situent dans une opposition sans concession au président-élu, les socialistes ont réussi à trouver "un chemin commun pour les législatives", dixit Jean-Christophe Cambadélis.

Devant 294 candidats du PS présents ce mardi après-midi à la Maison de la Mutualité, à Paris, leur premier secrétaire a présenté le texte discuté quelques heures plus tôt au Bureau national du parti.

Un programme à l'équilibre difficile

Intitulée "Un contrat clair pour la France, une gauche constructive et vigilante", cette feuille de route a acté l’abandon de nombreuses propositions de Benoît Hamon pendant la présidentielle (sortie du diesel, du nucléaire) tout en fixant des lignes rouges par rapport au programme du successeur de François Hollande (refus de la réforme du code du travail par ordonnances, de l’ISF hors patrimoine immobilier…).

A la demande des proches de l’ex-prétendant du PS à l’Elysée, le texte a d’ailleurs été amendé dans un sens plus "social" que prévu à l’origine. Plus question de proposer une réforme de la taxe d’habitation, comme celle proposée par Emmanuel Macron, par exemple.

Plus de 400 candidats

Le patron de Solférino a annoncé que le PS présenterait des candidats dans "plus de 400 circonscriptions" sur 577. Les autres étant réservées aux partis alliés d’Europe Ecologie-Les Verts, de l’Union des démocrates et des écologistes (UDE) et du Parti radical de gauche (PRG).

Jean-Christophe Cambadélis a également mis en avant l’exigence de renouvellement au parti socialiste: 60% des candidats étiquetés PS se présenteront pour la première fois.

Le problème Valls

Ça a été le psychodrame du jour: l’investiture briguée par Manuel Valls auprès d’En Marche!. Comme il l’avait fait mardi matin, Jean-Christophe Cambadélis a répété que dans ce cas de figure, l’ex-chef du gouvernement aurait un adversaire PS face à lui.

"Qu’est-ce que vous voulez que je lui dise d’autre? Que je l’attrape au col? Il est dans une procédure, on n’exclut pas les gens comme ça", a ajouté le député de Paris sur un ton un peu agacé.

"Attendons jeudi" et la décision du mouvement d’Emmanuel Macron, a néanmoins temporisé Jean-Christophe Cambadélis.

Des accords possibles avec d’autres formations

Des candidats communs au PS, à la "République en Marche" d’Emmanuel Macron et à la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. C’est le souhait qu’a formulé le chef des socialistes, pour les circonscriptions où le FN a fait plus de 60% des voix au second tour de la présidentielle.

Objectif: limiter au maximum le risque de duels droite-extrême-droite aux législatives.

Pas de directeur de campagne mais une "équipe"

Bernard Cazeneuve était pressenti pour mener ses camarades à la bataille. Ce sera finalement le "Bureau national" du PS (l’organe de direction du parti) qui fera office de directeur de campagne. Il sera toutefois ouvert au Premier ministre de François Hollande et aux autres membres du gouvernement, a précisé Jean-Christophe Cambadélis.

Ghislain de Violet, avec AFP