Éric Zemmour vise l'Outre-mer en débauchant la députée européenne RN Maxette Pirbakas

L'eurodéputée guadeloupéenne rejoint la campagne de Reconquête. L'élue regrette des consignes de vote du RN et juge que le polémiste ne "prétend pas parler à la place des Ultramarins".

Ne pas laisser le terrain à Marine Le Pen. Alors que la candidate du RN est arrivée en tête au premier tour en Outre-mer en 2017, Éric Zemmour cherche à séduire ces territoires. En guise d'appât, le ralliement de la députée européenne Maxette Pirbakas, après celui de Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Damien Rieu ces derniers jours.

C'est auprès du Figaro que cette agriculture guadeloupéenne de 46 ans a officialisé son arrivée aux côtés du polémiste.

"Quelqu'un qui n'est pas politicien"

"C’est quelqu’un qui n’est pas politicien. Je me retrouve en lui. Il est à l’écoute, il ne prétend pas parler à la place des Ultramarins, explique l'élue qui avait rejoint le RN en 2019, après avoir rencontré Marine Le Pen au Salon de l'agriculture.

"Ça me plaisait bien de défendre les Outre-mer avec cette femme de charisme qui est pour les petits, les pauvres… Mais, depuis deux ans, j’ai pu mesurer l’écart entre les promesses et la réalité des choses", regrette l'eurodéputée.

Traitée de "raciste"

Sur la liste de ses griefs, Maxette Pirbakas cite notamment une résolution de 2020 qui reconnaît la traite transatlantique comme "crime contre l'humanité". Les députés européens RN ont voté contre, à son grand dam.

"Je voulais voter pour, j’ai dû m’abstenir. Du coup, je me suis fait lapider par les Ultramarins, qui m’ont traitée de raciste", explique encore la quadragénaire auprès du Figaro.

Elle juge ses anciens collègues "incapables de comprendre que les Outre-mer ne sont pas la métropole, qu’il existe une spécificité qui impose parfois de voter différemment".

Un déplacement à La Réunion en février

Marine Le Pen, elle, a minimisé cette défection ce mercredi.

"Elle était déjà partie. Je le savais depuis plusieurs jours. Tant mieux si je suis entendue et que ceux qui faisaient la taquiya (Ce terme désigne, au sein de l'islam, une pratique de précaution consistant, sous la contrainte, à dissimuler sa foi afin d'éviter la persécution NDLR) soient parties", a déclaré la candidate du RN en marge de son déplacement dans le Pas-de-Calais.

Maxette Pirkabas espère auprès d'Éric Zemmour défendre le "retour de l'eau potable sur tous les territoires d'outre-mer à horizon 5 ans" et mettre fin aux "problèmes d'assainissement" alors que ces îles ont connu une grave crise sociale ces derniers mois. La Guadeloupéenne devrait accompagner le candidat lors de son probable déplacement à La Réunion à la fin du mois de février.

Marie-Pierre Bourgeois