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Entre unité et différence, premier débat des candidats à l'investiture LR

Les candidats au Congrès LR

Les candidats au Congrès LR - BFMTV

Marquer sa différence sans compromettre l'unité du mouvement: les cinq candidats à l'investiture de la droite pour la présidentielle tiennent le premier de leurs quatre débats télévisés ce lundi soir.

Il était attendu. Le premier débat entre Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin se tiendra devant LCI, RTL et Le Figaro ce lundi soir à 20h45.

Leur mission: séduire les militants Les Républicains (LR) qui feront leur choix du 1er au 4 décembre lors du congrès du parti, et au-delà convaincre les Français de porter l'heureux élu au second tour et, objectif suprême, à l'Elysée en avril 2022.

Les débats suivants sont prévus le 14 novembre sur BFMTV et RMC, le 21 novembre sur Cnews et Europe 1, et le 30 novembre, soit la veille du premier tour du congrès, sur France 2. Chaque débat doit durer une heure trente et les candidats seront également invités par Jean-Jacques Bourdin dans Bourdin Direct d'ici au congrès.

S'immiscer entre l'extrême droite et le vote Macron

Entre une extrême droite - Marine Le Pen et le candidat putatif Eric Zemmour - qui mord sur son électorat et les clins d'oeil appuyés du camp Macron via notamment Edouard Philippe, la droite classique veut afficher son projet propre.

Ces débats vont "nous aider à encore mieux nous rassembler", a assuré le président LR du Sénat Gérard Larcher ce dimanche, en assurant que la droite, éliminée dès le premier tour en 2017, "n'est pas tant écartelée que cela".

Mais les sondages sont pour l'heure le plus souvent décevants: le président sortant semble confortablement en tête du premier tour, avec Marine Le Pen et Eric Zemmour favoris pour l'affronter au second.

Dans le camp LR même aucun candidat "n'écrase le match" à ce stade parmi les trois les mieux placés: Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Michel Barnier.

"Les jeux sont ouverts", estime le chef des députés LR, Damien Abad. "C'est très difficile de faire un pronostic, il y a une volatilité très forte", reconnaît-il.

Avec des inflexions propres, les cinq candidats déclinent les grands lignes du parti: fermeté sur la sécurité et l'immigration, davantage d'autorité pour l'Etat et de confiance pour les territoires, rétablissement des finances publiques et de la valeur travail, entre autres. Et renverront dos-à-dos l'extrême droite et le président Macron, accusés d'affaiblir la France et de fracturer la société.

"Equipe de France"

Si chacun interprétera la partition à sa façon, au final doit se dégager l'image d'une "équipe de France" où tous s'engagent à soutenir le vainqueur, souligne Gérard Larcher. De son côté, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, pilier du macronisme, a ironisé dimanche sur ce débat, "un ballet de personnes sans projet".

Mieux placé que ses concurrent dans les sondages, Xavier Bertrand souffre parmi les militants et l'appareil du mauvais souvenir laissé par son départ fracassant de LR en 2017. Longtemps hostile à une primaire, le patron des Hauts-de-France a fini par se soumettre à l'idée d'un vote des militants et a aussi repris la carte du parti.

Valérie Pécresse, seule femme du groupe, soigne une image de compétence confortée par sa présidence de la région Île-de-France. Mais elle aussi avait déserté LR avant d'y revenir, et son positionnement plus au centre pourrait décourager une base avide de rupture.

Plusieurs fois ministre et négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier offre l'image d'un dirigeant chevronné. Resté loyal envers la formation gaulliste, il bénéficierait d'un fort soutien parmi les militants, mais les sondages le placent régulièrement à la traîne pour parvenir au second tour.

Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti soigne un positionnement très droitier avec des "idées de rupture" sur l'identité nationale ou l'autorité. En cas de deuxième tour Macron-Zemmour, il voterait pour ce dernier, a-t-il affirmé à plusieurs reprises.

Maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin, le moins connu des cinq, joue sur son expérience d'élu local et de professeur de médecine en ces temps marqués par une crise sanitaire sans précédent.

N.J avec AFP