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"En haut on ne peut plus et en bas on ne veut plus": pour Mélenchon, "la France entre en turbulence"

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Dans une note de blog publiée jeudi soir, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon revient sur l'utilisation du 49.3 par Elisabeth Borne et estime que la crise politique pourrait s'intensifier cet hiver.

Deux 49.3 en 24 heures. Pour faire passer le budget de l'État et celui de la sécurité sociale, la Première ministre Elisabeth Borne a décidé de passer en force à l'Assemblée nationale et d'utiliser l'article 49.3 de la Constitution. Pour Jean-Luc Mélenchon, "la minorité présidentielle est bel et bien carbonisée."

"Encore un peu de patience et il deviendra évident qu’ils ne sont pas en état de gouverner", écrit l'insoumis dans une note de blog publiée ce jeudi soir.

"Du côté 'jeune et brillant' de la macronie du premier mandat nous sommes passés à 'usés et incompétents'", lance-t-il.

"Un seuil franchi comme ça l’est toujours pour une défaite"

Jean-Luc Mélenchon analyse la fatigue des députés de la majorité. "Ce qui frappe, c'est le phénomène de débandade physique. Des gens épuisés ne sont plus capables d’établir un roulement de présence suffisant en séance pour avoir une chance de gagner les votes", affirme-t-il, louant "l'endurance" des élus insoumis et "des autres groupes de la Nupes."

"Toute histoire politique est une histoire humaine, faite par des êtres humains qui ne seront jamais de simples pions dans les mains d’un joueur. La débandade de ces jours-ci est un seuil franchi comme ça l’est toujours pour une défaite", poursuit l'ancien candidat à la présidentielle.

"Les députés macronistes sont dans un rôle ridicule et ils le savent. Leur torrent d’injures et de coups tordus médiatiques et judiciaires depuis la rentrée n'auront servi à rien", analyse Jean-Luc Mélenchon.

Une nouvelle "marche" dans les prochaines semaines?

Pour lui, la Nupes a "marqué le point" avec sa marche contre la vie chère du 16 octobre. Et "nous le marquons chaque heure qui passe où nos députés les battent au vote et nous les enfonçons quand leurs 49.3 montrent qu’ils rejettent des amendements pourtant votés par l’Assemblée nationale souveraine."

L'ancien candidat à la présidentielle reprend la célèbre phrase de Lénine pour définir un moment révolutionnaire et écrit: "En haut on ne peut plus et en bas on ne veut plus."

"Cette situation va s’incruster d’ici décembre avec la fin de la compensation sur le prix de l’essence, l’ouverture du cycle des négociations salariales annuelles obligatoire, les répliques des journées syndicales et celle de notre coalition. La France entre en turbulence", conclut Jean-Luc Mélenchon, laissant présager de nouvelles mobilisations d'ici la fin de l'année.

Ariel Guez