Le RN ne déposera pas de motion de censure après le nouveau 49.3 déclenché par le gouvernement

La députée française (RN) Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 18 octobre 2022 à Paris. - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Après le budget de l'État, celui de la Sécurité sociale. Dans le sillage d'une première utilisation mercredi, la Première ministre Élisabeth Borne a décidé d'employer à nouveau l'article 49.3 de la Constitution ce jeudi soir, engageant la responsabilité de son gouvernement. Comme la veille, la Nupes a aussitôt annoncé qu'elle déposerait une motion de censure. La coalition transpartisane sera cette fois isolée: le Rassemblement national a en effet indiqué qu'il ne formulerait pas une seconde motion de censure.
"Doublonner serait ridicule"
Ce jeudi, le Rassemblement national avait pourtant imité l'opposition de gauche en enregistrant son propre texte visant à contrer ce que les adversaires de la majorité décrivent comme un "passage en force". Mais il n'envisage pas d'avoir recours au même procédé concernant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. "Doublonner serait ridicule", nous a confié le groupe parlementaire. Comme un tacle glissé à la Nupes.
Les motions de censure déposées par la Nupes et le RN face au 49.3 enclenché dans le cadre du débat sur le premier volet du budget de l'État seront quant à elles examinées lundi à partir de 16h.
Jean-Philippe Tanguy, député RN élu dans la Somme, a d'ailleurs justifié pour sa part l'impasse faite ce jeudi par son parti par cet agenda: "Le calendrier fait qu’on la discuterait en même temps le lundi. Donc, ça ne sert à rien de faire un tunnel de motions. Il y a une motion de censure déposée, on dira ce qu’on pense du gouvernement de Borne. Une motion suffit."
Ces motions devraient rester vaines toutes deux. Les députés RN ne voteront pas celle de la Nupes, ni les représentants de la gauche le texte rédigé par l'extrême droite. Les Républicains ont quant à eux renvoyé dos-à-dos les deux principales - et antagonistes - forces de l'opposition, déclarant, par la voix de leur chef de file Olivier Marleix, qu'ils n'accorderaient leurs suffrages à aucune des deux motions.