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Politique

Emmanuel Macron mise sur l'éclatement des Républicains

Emmanuel Macron à Rodez, le 5 mai 2017.

Emmanuel Macron à Rodez, le 5 mai 2017. - José A. Torres / AFP

Le candidat d'En Marche! à la présidentielle estime que du fait de la recomposition politique actuelle, le grand parti de la droite s'apprête à voler en éclats.

Le temps où Les Républicains (LR) s'appelaient l'"Union pour un mouvement populaire" semble bien loin. A deux jours du second tour de la présidentielle, c'est la désunion qui règne. Pour l'un des finalistes de ce second tour, l'avenir du parti se profile d'ailleurs clairement. Dans une interview au Parisien ce vendredi, Emmanuel Macron mise sur un éclatement des Républicains dans les mois à venir, qui seront jalonnés d'étapes pour la formation politique.

"Je suis convaincu que Les Républicains se scinderont parce que c'est le sens de la recomposition de la vie politique", estime le candidat d'En Marche!.

Droite réactionnaire contre droite sociale

Mais s'il semble attribuer cette évolution à la vie politique actuelle, marquée par la désaffection des Français envers les partis traditionnels, plus qu'au parti LR lui-même, Emmanuel Macron ne dresse pas moins un état des lieux sans équivoque. 

"Les Républicains, c'est un parti fracturé entre une droite réactionnaire qui, sur le plan sociétal, social, européen, est beaucoup plus proche des thèses de Marine Le Pen que de qui que ce soit d'autre, et une droite sociale-libérale gaulliste, beaucoup plus proche de moi". 

Emmanuel Macron veut s'entourer d'un gouvernement et d'une majorité élargis. S'il est élu, le candidat n'écarte pas la possibilité de nommer des ministre venus des rangs des Républicains, tout comme du PS, mais il refuse pour les législatives toute "coalition" avec le Parti socialiste ou Les Républicains.

Wauquiez tacle ceux qui veulent "aller à la soupe"

Au sein du parti de droite, plusieurs ténors craignent aussi un prochain éclatement, entre le pôle plus modéré, constitué des juppéistes et des centristes, et celui, plus droitier, autour de Laurent Wauquiez et des sarkozystes.

Comme le souligne Le Monde, Bruno Le Maire estime qu'il est possible de "travailler avec Emmanuel Macron", sans "trahir" ses "convictions", ainsi qu'il l'a confié au Point.

"Je déplore que certains se préparent à aller à la soupe. C’est écœurant de donner des leçons de morale sur l’attitude à tenir face au FN, en n’ayant qu’en tête de négocier un maroquin ministériel", estime au contraire Laurent Wauquiez, interrogé par le quotidien.

Des positions si antagonistes que les membres du parti ne prennent plus la peine de faire mine qu'elle sont réconciliables.
Charlie Vandekerkhove