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"Pas un sujet d'immobilier": Macron répond à Trump sur son projet de "Riviera" à Gaza

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Dans une interview diffusée ce mercredi sur France 5, Emmanuel Macron a répété qu'"il ne peut pas y avoir de déplacements forcés" des habitants de la bande de Gaza, face au projet de Donald Trump d'en faire la "Riviera du Moyen-Orient".

Face au projet de Donald Trump d'en faire la "Riviera du Moyen-Orient", Emmanuel Macron martèle que la bande de Gaza "n'est pas un sujet d'immobilier". Début février, Donald Trump a suscité un tollé international en évoquant une prise de contrôle de la bande de Gaza par les États-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient". Pour cela, ses habitants pourraient être déplacés, selon le président américain, vers l'Égypte et la Jordanie, qui ont vivement rejeté cette option.

Emmanuel Macron avait déjà rejeté ces déclarations de Donald Trump. Dans une interview à l'émission "C'est à vous" sur France 5 enregistrée mardi et diffusée ce mercredi 9 avril, il a répété qu'"il ne peut pas y avoir de déplacements forcés" des Gazaouis. Les conventions de Genève, qui encadrent le droit international humanitaire, interdisent par ailleurs les transferts forcés de population.

"On ne va pas refaire des apatrides", a déclaré le président français, ajoutant que "c'est à nous de savoir construire une solution, donc ce n'est pas un sujet d'immobilier".

"Le simplisme, parfois, n'aide pas"

"Le simplisme, parfois, n'aide pas. Je dis au président Trump: (...) 'C'est vrai que c'est trop lent tout ça, je comprends ton impatience, peut-être que ce serait formidable si un jour ça se développait de manière extraordinaire, mais là, notre responsabilité, c'est de sauver des vies, de retrouver la paix et de négocier un cadre politique'", a-t-il souligné.

"Si tout cela n'existe pas, personne n'investira. Aujourd'hui personne ne mettra un centime à Gaza", a-t-il martelé.

Emmanuel Macron a aussi annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un État palestinien "en juin" à l'occasion d'une conférence qu'elle coprésidera avec l'Arabie saoudite aux Nations unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d'Israël par un certain nombre de pays.

Donald Trump est-il sérieux quand il dit vouloir "prendre le contrôle de la bande de Gaza"?
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"On doit aller vers une reconnaissance (de l'État palestinien, NDRL) et donc dans les prochains mois on ira", a déclaré le chef de l'État. "Notre objectif, c'est, quelque part en juin, avec l'Arabie saoudite, de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs", a-t-il ajouté.

La conférence vise à la création d'un État palestinien. Les appels à une "solution à deux États", palestinien au côté de celui d'Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

Près de 150 pays reconnaissent l'État palestinien. En mai 2024, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont ainsi franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin. La solution à deux États reste toutefois rejetée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Sophie Cazaux avec AFP