Égypte: le président réaffirme sa volonté de reconstruire Gaza "sans déplacer les Palestiniens"

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s'adresse aux invités lors d'un forum d'affaires au centre de conférences Eigtveds Pakhus à Copenhague, au Danemark, le 6 décembre 2024. (Photo d'illustration) - Martin Sylvest / Ritzau Scanpix / AFP
Abdel Fattah al-Sissi a appelé, ce mardi 11 février, à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens", après que Donald Trump a dit qu'il pourrait suspendre l'aide à l'Égypte et à la Jordanie si ces pays refusent d'accueillir les Gazaouis.
Lors d'un appel téléphonique avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen, Abdel Fattah al-Sissi a souligné "la nécessité de commencer la reconstruction de la bande de Gaza (...) sans déplacer les Palestiniens et de manière à préserver leur droit de vivre sur leur terre", selon un communiqué de son bureau. Le président égyptien a réaffirmé que la création d'un État palestinien, au côté d'Israël, était "la seule garantie de parvenir à une paix durable" au Moyen-Orient.
Faire de Gaza la "Côte d'Azur du Moyen-Orient"
Recevant la semaine dernière à Washington Benjamin Netanyahu, le président américain a affirmé que les États-Unis allaient prendre le "contrôle" de la bande de Gaza afin de la reconstruire, de la développer économiquement et d'en faire la "Côte d'Azur du Moyent-Orient", proposant de déplacer les Gazaouis notamment en Jordanie ou en Égypte.
Le plan Trump a soulevé un tollé international et a été rejeté par les Palestiniens, la Jordanie et l'Égypte, deux pays parmi les plus importants bénéficiaires de l'aide américaine. Le président américain s'est dit cependant convaincu que la Jordanie et l'Égypte finiront par accepter d'accueillir les Palestiniens. "Je pense que je pourrais conclure un accord avec la Jordanie. Je pense que je pourrais conclure un accord avec l'Égypte. Vous savez, nous leur donnons des milliards et des milliards de dollars par an", a-t-il dit.
Ce lundi 10 février, le ministère égyptien des Affaires étrangères a rejeté "tout compromis" qui porterait atteinte aux droits des Palestiniens, y compris à leur droit de "rester sur leur terre", après une rencontre du chef de la diplomatie Badr Abdelatty avec son homologue américain Marco Rubio à Washington. La semaine dernière, l'Égypte a mobilisé des alliés arabes contre le plan de Donald Trump.
Badr Abdelatty s'est entretenu avec notamment les responsables de Jordanie, d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour renforcer l'opposition à tout déplacement forcé des Palestiniens de leur terre.