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Élysée

"Indigné", Macron demande à Netanyahu d'arrêter les "ciblages injustifiables" des casques bleus au Liban

Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu le 24 octobre 2023 à Jérusalem

Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu le 24 octobre 2023 à Jérusalem - Christophe Ena / POOL / AFP

Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu se sont entretenus par téléphone alors que le ton s'est durci entre les deux dirigeants. Le président de la République a "condamné les frappes indiscriminées israéliennes" à Gaza et au Liban.

La tension ne retombe pas entre le président de la République et le Premier ministre israélien. Après une passe d'armes ce mardi 15 octobre par médias interposés sur la création de l'État d'Israël, Emmanuel Macron et Benjamin Netanyhu se sont entretenus par téléphone, a fait savoir l'Élysée tôt ce mercredi 16 octobre.

La présidence de la République ne précise pas si cet appel a eu lieu après ou avant les propos d'Emmanuel Macron tenus en Conseil des ministres. Le locataire de l'Élysée a jugé que Netanyahu "ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU". Une déclaration qui a choqué le Premier ministre israélien.

Lors de cet appel, Emmanuel Macron a notamment "marqué son indignation après que plusieurs casques bleus ont été blessés par les forces israéliennes à Naqoura", dans le sud du Liban où l'armée israélienne mène des opérations.

"Un bilan humain insupportable" à Gaza

Le président de la République "a instamment demandé à Israël de mettre fin à ces ciblages injustifiables", indique l'Élysée.

"La Finul constitue un élément essentiel de crédibilité pour le règlement de la crise au Sud Liban: la Finul a vocation à rester au Sud Liban, au bénéfice de la sécurité d’Israël comme du Liban. Dans ce cadre, la France continuera d’œuvrer avec les contributeurs de troupes et aux côtés du Secrétaire général des Nations Unies à la pleine mise en œuvre de la mission de la Finul", peut-on lire dans le communiqué.

Emmanuel Macron a en outre "condamné les frappes indiscriminées israéliennes qui ne font qu’alourdir un bilan humain déjà insupportable, à Gaza comme au Liban" et a de nouveau plaidé pour un cessez-le-feu dans la région.

"Enfin, le Président de la République a marqué sa très forte préoccupation sur la situation en Cisjordanie, les violences contre les civils, notamment de la part de colons, et la poursuite accélérée de la colonisation", concluent les services d'Emmanuel Macron.

Tensions depuis plusieurs jours

Depuis plusieurs jours, les tensions sont nombreuses entre le président de la République et Benjamin Netanyahu. Début octobre, Emmanuel Macron avait appelé à "cesser de fournir les armes pour mener les combats à Gaza", dans un message adressé essentiellement aux États-Unis. "La France n'en livre pas", avait-il souligné.

"Cesser les exportations d'armes" utilisées dans le territoire palestinien mais aussi au Liban est "l'unique levier" pour mettre fin à ces conflits, a-t-il renchéri vendredi, tout en assurant qu'il ne s'agissait pas de "désarmer" Israël.

"Honte!", s'était exclamé dans une vidéo le Premier ministre israélien, estimant que "tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d'Israël" qui "combat les forces de la barbarie dirigées par l'Iran".

Les deux hommes avaient fini par s'appeler, déjà, pour "assumer leurs différences", selon un compte-rendu qu'en avait fait l'Élysée, soulignant également "l'engagement indéfectible" de la France pour la sécurité d'Israël.

Ariel Guez