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Élysée

François Hollande: sa stratégie de campagne passe par l'Euro 2016

François Hollande et Didier Deschamps avant la rencontre France-Brésil au stade de France au mois de mars 2015

François Hollande et Didier Deschamps avant la rencontre France-Brésil au stade de France au mois de mars 2015 - Franck Fife - AFP

La compétition, organisée en France en juin 2016, est susceptible de "redonner le moral" au pays veut croire le chef de l'Etat qui va multiplier les interventions sur le sujet dans les prochains mois.

S'il laisse volontiers le coin VIP et les matchs de gala du PSG à Nicolas Sarkozy, François Hollande compte lui aussi capitaliser sur le football. Dans son viseur: l'Euro de football organisé en France au mois de juin 2016. Sur le sujet, le président de la République a prévu de donner une "batterie" d'interviews, rapporte un conseiller de l'Elysée dans Le Parisien jeudi. La compétition est susceptible "de redonner le moral au pays", selon le président qui se souvient certainement de Jacques Chirac qui en 1998 avait su amuser des Français euphoriques en portant le maillot bleu ou en embrassant le crâne de Fabien Barthez.

Ce ne sera en fait que la poursuite d'une stratégie enclenchée depuis le début de l'année 2015: parler beaucoup et souvent sur des supports très différents. De Society en mars 2015 au Chasseur français cette semaine, François Hollande est en campagne mais dans un rôle de "commentateur permanent", regrette le communicant Jacques Séguela. 

Outre les apparitions médiatiques, le locataire de l’Elysée, d'après Le Monde, se déplace ces temps-ci au rythme d’un à deux déplacements par semaine. Il quadrille le terrain à la manière d'un hyperprésident qu'il a pourtant pris soin de décrier régulièrement. 

Hollande a repris la main à Valls

Conséquence de cette stratégie décidée en petit comité avec le secrétaire général Jean-Pierre Jouyet ou le conseiller com' Gaspard Gantzer, Manuel Valls se retrouve éclipsé par le chef de l'Etat et par les ministres qui ont le soutien du président: Cazeneuve, Macron, Vallaud-Belkacem ou Le Drian.

"François lui a fait le coup de l'édredon. Personne n'échappe à l'oreiller de l'étouffeur Hollande", commente un proche de l'Elysée dans Le Parisien. Un autre estime que Manuel Valls, à cran et nerveux, a compris qu'il est tombé dans un piège. Trop tard pour celui qui était arrivé à Matignon en août 2014 comme le sauveur.

Malgré tout, dans un sondage Elabe publié mercredi pour BFMTV le Premier ministre possède une cote de popularité supérieure à François Hollande. A tel point que même les sympathisants de gauche en font leur favori pour les représenter en 2017. En attendant, Manuel Valls a prévu de s'engager dans la bataille des régionales, en première ligne contre le Front national.

S.A.